Toute personne instruite, et plus encore celle qui s'intéresse aux systèmes occultes ou de divination, a probablement entendu parler des Oracles, dont dépendait beaucoup dans la société ancienne, dont la parole prophétique pouvait changer le sort non seulement d'une personne, mais aussi aussi une nation entière. Alors, que sont les oracles ? Pourquoi étaient-ils si importants pour le monde antique ?
Signification du terme « Oracle »
Le terme « oracle » est d'origine latine et se prononce correctement « oracle », ce qui se traduit par « je dis, je demande ».
En bref, un oracle est une forme de divination répandue dans le monde antique, dont la particularité était la divination au nom d'une divinité, à qui un prêtre choisi adressait une question, et il exprimait également la réponse. Un tel prêtre s'appelait un oracle.
Par la suite, le mot oracle a commencé à être compris comme une prédiction avec un haut niveau de fiabilité.
Informations générales sur les oracles
Pour connaître la volonté des dieux, chacun se tournait vers les oracles - vers un temple ou un sanctuaire, où prêtres et prêtresses, inspirés par l'une ou l'autre divinité, faisaient des prédictions, et interprétaient également des signes et des rêves prophétiques.
En règle générale, la plupart des temples dans lesquels les prêtres prophétisaient en état d'extase étaient érigés dans des endroits où il y avait des conditions naturelles particulières - des crevasses dans les rochers émettant des vapeurs (comme on disait alors - le souffle de Gaia-terre) ou des sources de eau avec certaines propriétés.
Outre la manière extatique de recevoir une réponse de l'oracle, la « lecture » de divers symboles et signes était assez souvent utilisée, comme par exemple le comportement des animaux sacrificiels ou l'étude de leurs entrailles.
Recevoir une prédiction de l'oracle impliquait diverses préparations - purification, abstinence de nourriture et de vin, sacrifices, récitation de sorts, etc., non seulement de la part des prêtres, mais aussi de la part de celui qui l'interrogeait. C'était un moment très important : se préparer à une rencontre avec la révélation divine, et toutes les instructions préliminaires, parfois très difficiles et même épuisantes, devaient être strictement respectées.
Oracles dans l'Egypte ancienne
L'Égypte ancienne, comme vous le savez, est considérée comme le « berceau de la magie », il n'est donc pas surprenant que certains des premiers oracles y soient apparus. L'oracle d'Amon à Thèbes était considéré comme l'un des plus faisant autorité et des plus populaires. Et ce n'est pas une coïncidence, car à la fin de la période du Nouvel Empire, Amon-Ra était le dieu le plus puissant, ses temples étaient les plus riches et ses prêtres dirigeaient en fait la Haute-Égypte, prenant leurs décisions conformément à l'oracle du temple.
On sait également que pendant la fête d'Amon, les prêtres du temple thébain ont réalisé sa statue et que la divinité qui y est incarnée a exprimé sa volonté ce jour-là, a prononcé des oracles et a décidé des questions controversées.
À l’époque du Bas Empire, l’oracle de Bès à Abydos était largement connu. Cette divinité avait l’apparence d’un nain barbu avec de longs bras, des jambes tordues et une tête ronde aux oreilles pointues.
Oracles de la Grèce antique
L'oracle le plus ancien de Grèce se trouvait à Delphes, dont les ruines ont survécu jusqu'à ce jour.
La fondation de cet oracle remonte à l’époque pré-olympique et le temple était à l’origine dédié à Thémis. Elle était une Titanide, c'est-à-dire qu'elle appartenait à la plus ancienne génération de dieux grecs et possédait le don de prophétie. Elle a reçu l'oracle dans la ville de Delphes, près du mont Parnasse, de la terre mère Gaia, puis l'a transmis à sa sœur Phoebe, qui, à son tour, l'a donné à Apollon.
C'est au temple de Delphes qu'est associée l'expression « nombril de la terre » qui a survécu jusqu'à nos jours. Ce nom faisait référence à la pierre de marbre qui marquait le centre du monde. Selon la légende, c'est la même pierre que Kronos a avalée à la place du bébé Zeus. Après que Zeus ait renversé son père, Cronos lui arracha tous ses enfants avalés, y compris la pierre. Il fut installé à Delphes et le temple d'Apollon fut construit autour de lui.
Les prêtresses de l'Oracle de Delphes s'appelaient Pythie. Il est à noter que le célèbre historien grec Plutarque a longtemps servi comme prêtre à l'oracle de Delphes.
D'une manière générale, il convient de noter que l'Oracle de Delphes était un véritable centre religieux et politique de la Grèce antique, réunissant de nombreuses villes politiques autour de lui.
Un autre oracle le plus ancien se trouvait dans la ville de Dodone et était dédié à Zeus. Sa fondation a été attribuée à l'ancêtre du peuple Deucalion, qui a continué la race humaine après le Déluge.
Selon une autre histoire, ce sanctuaire aurait été fondé par une prêtresse emmenée d'Egypte et vendue à la Grèce. Un chêne sacré poussait près du temple, et par le bruit de son feuillage les prêtresses, choisies parmi les femmes âgées, interprétaient la volonté de Zeus.
De nombreux prophètes et héros avaient leurs propres oracles. En règle générale, ces oracles étaient fondés après la fin du voyage terrestre du devin, généralement près de sa tombe.
© Alexeï Korneev
Origine
Comme d'autres oracles, la Pythie donnait des prédictions à des jours strictement définis - seulement le septième jour du mois, et le sanctuaire était fermé pour l'hiver. Pour s'assurer la faveur de la Pythie, les enquêteurs devaient faire d'abondants sacrifices à Delphes. Les gens les plus simples ne se tournaient donc pas vers la Pythie, mais vers des devins errants. L'oracle de Delphes a été fermé en 393 sur ordre de l'empereur chrétien Théodose le Grand en tant que bastion du paganisme.
Sibylles et Mantika
La particularité des oracles était qu'ils étaient perçus comme des portes par lesquelles on pouvait communiquer directement avec la divinité et lui poser des questions. À l’époque hellénistique, les Sibylles, devins dispersés dans les périphéries du monde grec, commencèrent à rivaliser avec les oracles. Contrairement aux oracles, ils ne répondaient pas aux demandes qui leur étaient adressées, mais dans l'extase ils prophétisaient les désastres à venir pour les gens. Les paroles des Sibylles étaient consignées dans des livres spéciaux qui, dans la Rome antique, n'étaient consultés qu'avec l'autorisation spéciale du Sénat.
Contrairement aux oracles, les sibylles pourraient représenter l'héritage commun de tous les peuples indo-européens - des prédicteurs similaires sont connus chez les Celtes, ils sont décrits dans le Ramayana et le Mahabharata, chez les Slaves la même fonction était remplie par des sages prophétiques, chez les Allemands - Velva et Veleda.
Les prêtres qui pratiquaient la mantika - l'interprétation des signes envoyés par les dieux - doivent être distingués des oracles et des sibylles. Dans la Rome antique, il s'agissait notamment des augures, qui interprétaient le comportement des oiseaux, et des haruspices, qui prédisaient l'avenir en lisant les entrailles des animaux sacrificiels.
Voir également
Remarques
Littérature
- E.V. Prikhodko. Oracles dans la littérature grecque // Le concept de destin dans le contexte de différentes cultures. M. : 1994. S. 191-197.
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Synonymes:Voyez ce qu'est « Oracle » dans d'autres dictionnaires :
- (du latin oraculum, de orare parler, demander). 1) devin ; un dicton mystérieux, énoncé de manière irréfutable. 2) paroles des dieux. 3) une personne qui prononce quelque chose, comme un oracle, dont les paroles reçoivent une foi particulière. Dictionnaire de mots étrangers... Dictionnaire des mots étrangers de la langue russe
Temple de Dieu, dans lequel les prêtres prédisaient l'avenir et donnaient des réponses aux questions difficiles des gens se tournant vers l'oracle. Parfois, « l’oracle » lui-même est la réponse des prêtres. Le plus célèbre de Grèce était l'oracle pythique d'Apollon dans la ville de Delphes.… … Encyclopédie de la mythologie
Cm … Dictionnaire de synonymes
ORACLE, oracle, mari. (lat. oraculum). 1. Dans le monde antique, un temple où les prêtres se tournaient vers des prédictions au nom de la divinité (historique). Oracle de Delphes. 2. La divinité divinatoire elle-même (historique). « Comme c'est soudain, oh miracle, oh honte ! l'oracle a dit des bêtises, est devenu... Dictionnaire explicatif d'Ouchakov
- (latin oraculum, oro - je dis, je demande) - chez les anciens Grecs, Romains et peuples d'Orient, une prédiction proviendrait d'une divinité et serait transmise par des prêtres aux croyants curieux, ainsi que le lieu où la prédiction a été annoncé. Peren. – oracle – homme, tout... Encyclopédie des études culturelles
oracle- a, m.oracle m. lat. oraculum disant, prophétie, divination. BAS 1. 1. Chez les anciens Grecs, Romains et peuples de l'Orient ancien, la prophétie émanait soi-disant d'une divinité et déclarée par un prêtre. BAS 1. Nonsense accepte ces mots comme un oracle. 1783. Dans… Dictionnaire historique des gallicismes de la langue russe
Oracle- (oracle), un lieu, généralement dans un sanctuaire, où un ancien Les Grecs, les Romains et certains peuples d'Orient se tournaient vers leurs divinités pour obtenir des conseils ou des prédictions. Les îles les plus célèbres du monde antique sont : Delphes, Didymes sur la côte asiatique, Dodone en Épire... L'histoire du monde
- (Oraculum latin, de oro je dis, je demande), les anciens Grecs, Romains et peuples d'Orient avaient une prédiction transmise par l'intermédiaire de prêtres à ceux qui la demandaient, ainsi qu'un lieu précis où la prédiction était annoncée. En Grèce, les plus célèbres étaient... ... Encyclopédie moderne
- (Oraculum latin de oro je dis, je demande), chez les anciens Grecs, Romains et peuples d'Orient, une prédiction était transmise par les prêtres au nom de la divinité aux croyants curieux, ainsi que le lieu où la prédiction était annoncé. Au sens figuré, une personne, tous les jugements... ... Grand dictionnaire encyclopédique
ORACLE, hein, mari. 1. Dans le monde antique et parmi les peuples de l'Orient ancien : un prêtre, devin de la volonté de la divinité, qui donnait des réponses à toutes les questions sous une forme incontestable. 2. transfert A propos de celui dont les jugements sont reconnus comme la vérité incontestable (ironique). | adj. oracle,... ... Dictionnaire explicatif d'Ojegov
Mâle, Lat. devin, précurseur, prophétique ; | devin, lieu, institution où ils prédisent. Dictionnaire explicatif de Dahl. DANS ET. Dahl. 1863 1866… Dictionnaire explicatif de Dahl
Livres
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Les gens de la Grèce antique croyaient que leur vie était prédéterminée. Cependant, tout le monde voulait savoir ce qui les attendait dans le futur. Les Grecs se tournaient vers les oracles pour obtenir des réponses. Pendant plusieurs centaines d'années, la voix de ces devins a été décisive dans tout, des troubles quotidiens aux questions d'urbanisme et au déclenchement des guerres.
Dans l’Antiquité, un oracle était un nom donné à un clairvoyant ou aux prédictions faites par lui. Le plus célèbre de la Grèce antique était l'oracle de Delphes dans le temple d'Apollon. Des devins pythiens y servaient. Au début, les vierges étaient nommées Pythie, mais après un scandale impliquant la séduction de l'une d'elles par un visiteur, les jeunes prêtresses furent remplacées par des femmes mûres, afin de ne pas gâcher leur réputation.
La Pythie se préparait à l'avance aux prédictions : elle jeûnait pendant trois jours, se baignait dans une source et s'habillait de vêtements coûteux. La prêtresse s'assit sur un immense trépied doré, installé au-dessus d'une crevasse dans le sol, d'où sortait de la vapeur, entourant la femme d'une brume dense.
En plus de la vapeur provenant des profondeurs de la terre, de l'encens était brûlé autour de la Pythie. Elle, couverte de drogue, tomba en extase et commença à diffuser. Les prédictions de la Pythie ressemblaient plutôt à des murmures incohérents, qui étaient ensuite déchiffrés par les prêtres. « Ne brûlez pas les ustensiles dans la fournaise » signifiait « ne brûlez pas les gens dans la tour ». "Vous trouverez votre cheval" - le visiteur qui a entendu cette prédiction a rencontré la mort dans une ville appelée Ippos (traduit par "Cheval").
Il était surprenant de constater avec quelle précision les oracles prédisaient l’issue des événements politiques futurs. Les sceptiques modernes soutiennent que les voyants disposaient d'un vaste réseau d'informateurs qui surveillaient la situation politique du pays.
Mais qu’en est-il de ces personnes qui viennent voir les oracles avec des questions pressantes ? Plus de 500 prophéties enregistrées ont survécu à ce jour, et la plupart d'entre elles étaient incroyablement précises. Un jour, Alexandre le Grand se rendit chez l'oracle pour une prophétie. Il a dû attendre très longtemps. Quand son tour arriva, la Pythie refusa de l'accepter, car le mois n'était pas propice aux prédictions. Puis le conquérant détruisit tous les gardes, arracha la prêtresse du trépied par les cheveux et la tira vers la sortie jusqu'à ce qu'elle s'écrie : « Laisse-moi partir, tu es invincible ! Et Alexandre, satisfait, quitta le temple paisiblement.
Le temple de Delphes a existé jusqu'en 390 après JC. e. L'empereur romain Théodose Ier, qui professait le christianisme, l'a détruit en tant que bastion du paganisme. Cependant, les gens ont continué à chercher des réponses dans les prédictions. Ces
Le temple delphique d'Apollon Pythien se dressait dans un endroit majestueux, sur un rocher rond, à 2 000 pieds au-dessus de la vallée de Plistus. La pierre en forme de cône sur laquelle était versé le sang des animaux sacrificiels dans ce temple était considérée comme le centre de la terre (pour plus de détails, voir l'article Temple delphique d'Apollon). Sous le temple se trouvait une grotte oraculaire, d'où un gaz sombre sortait d'une étroite crevasse, produisant un effet narcotique. Au-dessus de ce gouffre se trouvait une grotte artificielle de construction primitive, composée de cinq énormes pierres, et la fondation du temple lui-même remonte à une antiquité immémoriale. La légende raconte que les constructeurs du temple étaient deux artistes de la ville d'Orkhomenes. Homère parle déjà des trésors situés derrière le « seuil de pierre » du dieu Apollon sur les rochers des champs pythiques (Iliade, IX, 405). Dans le temple de Delphes, qui avait un oracle visité par de nombreuses personnes, un état sacerdotal est né dans les temps anciens, semblable à ceux qui existaient dans les temples d'Orient, et s'est formé, peut-être, sous l'influence des concepts acquis par les colons doriens en Crète. et l'Asie Mineure et transmises par eux les Doriens restés en Grèce.
L'importance de cette communauté sacerdotale dans l'histoire de la Grèce est énorme. Le temple de Delphes était gouverné par un panel de cinq « saints » ou suprêmes prêtres, qui ont été élus parmi les familles delphiques les plus anciennes et les plus nobles ; Leur rang était à vie. Sous leur surveillance se trouvaient deux prêtres qui accomplissaient des services divins et plusieurs « prophètes » qui étaient avec la Pythie, par les lèvres desquels l'oracle donnait ses réponses et qui écrivaient ses paroles. La Pythie était choisie parmi les nobles familles delphiques. Auparavant, on choisissait une fille pour ce grade, plus tard une femme âgée ; dès son entrée dans le rang, elle devait mener une vie sainte et pure, car Apollon donnait des révélations par ses lèvres. Au début, il n'y avait qu'un seul jour par an réservé pour demander l'oracle. Plus tard, lorsque le nombre de ceux qui posaient des questions augmentait, le nombre de jours pendant lesquels l'oracle donnait des réponses augmentait également.
La Pythie de l'oracle de Delphes préparait la divination par le jeûne, les ablutions, les rites de purification, mâchait des feuilles de laurier, enfilait de longs vêtements et, les cheveux flottants, s'asseyait sur un trépied doré recouvert de branches de laurier, placé au-dessus d'une brèche d'où sortait du gaz. . L'effet du gaz la fit bientôt délirer ; Dans cet état, elle prononçait des paroles fragmentaires, et les prophètes qui se tenaient près d'elle les écrivirent et, sur leur base, composèrent des réponses exposées en vers. Le sens des poèmes était sombre, se prêtant à différentes interprétations. Après avoir rédigé une réponse, les prophètes la donnèrent au questionneur, qui attendait dans la pièce au-dessus de la grotte. Ainsi, les réponses de la Pythie n’étaient pas le produit d’une exaltation prophétique ; la Pythie a perdu la conscience d'elle-même ; son intelligence personnelle s'estompait ; plus ses lèvres transmettaient clairement la voix de la divinité ; - c'est ainsi que les Grecs comprenaient la prophétie de la Pythie. L’état dans lequel le gaz la mettait était grave et douloureux. Et en effet, les réponses reçues par ceux qui demandaient l'oracle n'appartenaient pas à la Pythie, mais à ses assistants.
Pythie delphique. Artiste John Collier, 1891
La grotte de la Pythie était reliée par une galerie sombre et parfumée à la partie du temple la plus sacrée et dans laquelle se trouvaient une pierre marquant le milieu de la terre et un autel au feu inextinguible. Celui qui questionnait l'oracle sacrifiait quelque animal, généralement une chèvre, sur cet autel ; Il se préparait à l'interrogation de l'oracle et au sacrifice par des ablutions et des rites de purification. Plus tard, lorsque le temple devint riche, dans sa partie la plus sacrée se dressait une statue dorée d'Apollon. Le temple de Delphes, visité par de nombreux admirateurs, devint le centre d'un vaste marché ; des offrandes abondantes, accumulées dans le temple, formaient une immense masse de richesse. Le temple possédait des terres qui étaient cultivées par les villageois ou les esclaves sous son contrôle et qui procuraient un revenu important. Au début du VIe siècle avant JC, après la Première Guerre Sainte, toutes les terres de la ville de Crissa devinrent propriétaires du temple. C'était tout un quartier qui touchait à la mer, au bord duquel, à l'embouchure du Plist, se trouvait une jetée, la ville de Kirra.
L'oracle de Delphes, auquel les Grecs demandaient conseil sur toutes les questions importantes, était une institution théocratique qui avait une grande influence sur le cours du développement de l'État et de la vie populaire des Hellènes. Il a apprivoisé la sauvagerie des mœurs violentes grâce au pouvoir de l'humanité, a contribué à l'abolition des sacrifices humains, a freiné l'arbitraire, a atténué les conflits civils, la vengeance sanglante et autres coutumes grossières, a aidé au développement de l'agriculture et de toutes les activités pacifiques, a exigé que les coupables de le meurtre expie leur péché par le repentir ; il réveilla et renforça le sentiment d'unité nationale, établissant comme article de foi l'origine commune de tous les Grecs de Deucalion Et Elline. Il a protégé les concepts religieux et les rituels liturgiques développés par les Grecs contre les innovations et les distorsions, et a donné aux croyances et au culte un caractère national général. Les fêtes célébrées au temple de l'oracle de Delphes constituaient la base du calcul correct du temps. L'oracle a contribué à l'expansion de la culture grecque dans les pays des barbares, en envoyant des colonies, en montrant les routes de la marine marchande et en maintenant des liens entre les colonies et leur patrie et ses institutions religieuses ; il éleva et sanctifia la vie publique, introduisant un élément religieux dans toutes les affaires publiques. La corporation sacerdotale, dont le corps était l'oracle, possédait des connaissances multiformes et une riche expérience quotidienne ; les informations lui venaient de tous les coins du vaste monde grec ; elle était donc capable de donner des conseils judicieux, qui étaient acceptés avec respect, comme la révélation d'Apollon. Le peuple grec, dans le bonheur comme dans le malheur, gardait une confiance totale dans les réponses de l'oracle de Delphes et exécutait ses conseils avec la plus grande obéissance. Le respect de l'oracle de Delphes n'a commencé à décliner chez les Grecs que plus tard, lorsque la corporation sacerdotale du temple a commencé à servir d'instrument d'intrigue pour l'or.
Les Hellènes n'avaient aucune raison de se repentir de leur confiance dans les conseils de l'oracle de Delphes. Les saints hommes sur les hauteurs lumineuses du Parnasse se tenaient à l'écart des conflits entre tribus et États, leur vigilance dans les affaires politiques n'était pas éclipsée par leur participation personnelle à la lutte et, en général, ils disposaient d'informations précises sur la situation des États ; ils pouvaient donc juger plus correctement et plus impartialement que la plupart des hommes politiques, aveuglés par les passions, empêtrés dans la discorde, incapables de considérer les choses du point de vue des intérêts nationaux. Le collège sacerdotal de Delphes possédait cette prudence qui se transmet de génération en génération dans les corporations spirituelles. Les prêtres de Delphes étaient perspicaces, pratiques, connaissaient bien les gens et étaient capables de comprendre les problèmes difficiles du quotidien. Mais avec beaucoup de tact, ils se sont abstenus de porter des jugements décisifs, ont évité toute ingérence drastique dans les affaires intérieures des États, n’ont pas défendu les faibles et n’ont pas interdit les guerres. Les conseils et les commandements que leur oracle donnait étaient des instructions religieuses sur la manière de détourner la colère des dieux de l'État, ou des suggestions sur la nécessité d'établir telle ou telle loi.
Mais l'oracle de Delphes eut plus de succès lorsqu'il donna des conseils sur la fondation de colonies ; l'influence des prêtres delphiques sur le cours de la colonisation fut des plus bénéfiques. L’oracle de Delphes a inspiré les Grecs à fonder des colonies en Sicile, dans le sud de l’Italie, en Gaule et en Libye. La première tâche des colons était généralement de construire un autel d'Apollon sur le rivage ; toutes les colonies étaient considérées comme appartenant à Apollon et envoyaient constamment des offrandes au temple de Delphes. Le service rendu à Apollon dans son sanctuaire principal était commun à toutes les tribus et États grecs, c'est pourquoi les paroles de la Pythie étaient acceptées partout avec foi ; le développement rapide des colonies témoignait du caractère pratique des ordres de l'oracle, qui non seulement prophétisaient sur l'avenir, mais donnaient des conseils sur ce qu'il fallait faire dans des circonstances données. Agissant avec une fidélité remarquable à ses principes, la corporation sacerdotale de Delphes fut capable de maintenir l'autorité de son oracle pendant de nombreux siècles. L'immuabilité de la nature de son activité au milieu de la variabilité de tout ce qui l'entourait lui inspirait confiance et semblait témoigner de sa divinité. Dans les États grecs, il y a eu beaucoup de troubles et de troubles, assombrissant le sens de la justice et éveillant des doutes douloureux ; plus les Grecs acceptaient avec joie les conseils divins de l'oracle de Delphes, qui résolvaient leurs perplexités. Quand les gens ne savent pas quoi faire, chaque décision est pour eux une joie.
Avec la légende sur l'origine de tous les Grecs de Deucalion et des Hellènes, la corporation sacerdotale de Delphes a grandement contribué au développement d'un sentiment national commun parmi les Grecs de toutes les tribus. La légende raconte que l'alliance des Amphictyons fut établie par le fils de Deucalion, Amphictyon ; le nom « Grecs », que les tribus occidentales appelaient les Hellènes, la légende dérivée du nom du fils Pandore, fille de Deucalion. Ainsi, les prêtres de Delphes ont développé le concept de l'unité nationale de toutes les tribus grecques, l'idée d'une patrie commune, d'une communauté d'origine, et la pierre du temple de Delphes, qui marquait le milieu de la terre, signifiait également que ce temple était le centre de la vie nationale des Hellènes.
L'Oracle de Delphes était situé dans le Temple d'Apollon à Delphes et était l'un des principaux oracles du monde hellénique.Initialement, l'oracle appartenait à Gaia et était gardé par le dragon Python (selon une autre version, la dragonne), c'est pourquoi l'endroit s'appelait Pitho, ce qui signifie en grec pourrir.
La première prophétesse de Gaia était la nymphe des montagnes Daphné, ce qui signifie laurier en grec.
La deuxième prophétesse était Phoebe. De sa mère Gaia, Thémis a reçu l'Oracle de Delphes, qu'elle a transmis à sa sœur Phoebe.
Phoebe l'a transmis à son petit-fils Apollon, qui, après avoir appris l'art de la divination auprès de Pan, est arrivé à Delphes.
Apollon tua le dragon Python, qui gardait l'entrée du donjon, qui poursuivait sa mère Léto, et prit possession de l'oracle.
Après avoir vaincu le dragon, Apollon brûla son corps et récupéra les cendres dans un sarcophage en forme de coupe. Apollon institua alors des jeux de deuil en l'honneur de Python.
Ayant pris la place de Python, Apollo ne voulait pas ou ne pouvait pas diffuser lui-même, car cela l'obligeait à être constamment sous terre et à surveiller avec vigilance l'état de la Terre. Il partit donc chercher des prêtres pour son temple.
En mer, il aperçut un navire venant de Knossos, en Crète. Se transformant en dauphin, il, par la puissance de son sort, conduisit le navire jusqu'à Chris, où il se révéla aux marins et leur raconta leur destin.
À Chris, les marins ont érigé un autel à Apollon, et il s'appelait Delphic, en l'honneur de l'image d'un dauphin dans lequel Apollon leur est apparu.
Mais il ne faut pas prendre au pied de la lettre qu’Apollon a fait des premiers marins qu’il a rencontrés ses prêtres.
Si nous analysons les informations historiques, des rituels similaires - des prophéties reçues de la prêtresse principale - ont été réalisés précisément en Crète.
Dans ce cas, Apollon a transféré un rituel magique de l'île de Crète à Delphes.
Les prêtres d'Apollon ont commencé à recevoir des prophéties non pas de la déesse de la Terre Gaia, ni même de Zeus lui-même, mais de son fils Apollon.
Mais Apollon n'a pas décidé du sort des gens comme Zeus, il ne pouvait donc pas voir l'avenir ni prédire l'avenir.
Apollon, en tant que véritable magicien, sorcier - "lanceur de rayons solaires" provoquait des vapeurs dans la terre, à l'aide desquelles la Pythie, la femme terrestre qui remplaça Python, expérimenta la transe nécessaire à la divination.
La Pythie était choisie quelle que soit la classe sociale. Avant d'être ordonnée, elle aurait pu être mariée et avoir des enfants. Elle devait avoir une dévotion envers Apollon et certaines capacités.
L'ensemble du rituel de prophétie s'est déroulé sous forme de représentation théâtrale selon un scénario précis.
"Avant la prophétie, la Pythie, s'étant lavée à la source Kastalsky, enfila des vêtements tissés en or, dénoua ses cheveux, posa sur sa tête une couronne de branches de laurier. Puis elle descendit dans la partie centrale du temple - aditon, où elle but à la source, mâcha du laurier, s'assit sur un haut trépied et, inhalant des vapeurs, se mit à prophétiser. Tombant dans une extase narcotique, la Pythie prononça des phrases individuelles et des marmonnements peu clairs, qui furent enregistrés et interprétés par les prêtres du temple. "
Dans les temps anciens, des prophéties étaient données une fois par an le jour de l'anniversaire d'Apollon - 7 Bisius (mi-février - mi-mars), à son retour des Hyperboréens.
Du 6ème siècle avant JC e. les prophéties ont commencé à être données mensuellement le septième jour, à l'exception des trois mois d'hiver où Apollon restait avec les Hyperboréens.
Même plus tard, ils ont commencé à donner quotidiennement, à l'exception des jours spéciaux impurs.
La Pythie refusait de donner des prophéties à une personne souillée par un crime.
Le temple était situé sur le versant rocheux sud du Parnasse, à une altitude de 700 m au-dessus du niveau de la mer.
Les pentes des montagnes environnantes regorgeaient de sources, dont la plus célèbre est Kastalsky, entourée de lauriers dédiés à Apollon.
Ce temple et son oracle étaient un exemple classique de l'art magique sur lequel s'est développé le pythagorisme.
C'est pourquoi sur le fronton du temple était inscrite la devise pythagoricienne : « Connais-toi toi-même », « rien d'extraordinaire », ainsi qu'une image mystérieuse de la lettre « E ».
Il existe un traité sur la signification de cette inscription du néo-pythagoricien Plutarque (I-II siècles après JC) « Sur l'inscription « E » à Delphes ».
Ce traité fournit les versions suivantes de la signification du symbole.
1. « E » signifie le chiffre « 5 », puisque les sages (pythagoriciens) voulaient dire qu'ils ne sont que cinq (Thalès, Solon, Pittacus et Chilon), et que les tyrans Cléobule et Périandre de Corinthe ne méritent pas le chiffre « 5 ». nom des sages;
2. « E » signifie particule interrogative en autre grec. "εἰ" et indique que les questions sont adressées à Apollo ;
3. la lettre « E » désigne la deuxième personne du verbe autre - grec. "εἰμι" - "εἷ", c'est-à-dire "tu es", car à l'entrée du temple, Dieu salue ceux qui entrent avec les mots "Connais-toi toi-même", et tu dois lui répondre "tu es", affirmant ainsi vrai et existence pure en lui;
4. « E » signifie l'union grecque de l'autre - grec. « εἰ » (« si ») et indique la dialectique inhérente à Apollon ;
5. « E » peut correspondre au cinq de Pythagore. Étaient à la disposition des visiteurs : un autel de Poséidon, des statues de deux Moiras, Zeus - Moiraget, Apollon et le trône de fer du poète Pindare.
Dans la partie intérieure du temple (aditon), inaccessible aux visiteurs, il y avait une statue dorée d'Apollon, un laurier, une source sacrée et un Omphalus en marbre blanc avec deux aigles royaux, et en dessous un sarcophage avec les cendres de Python. .
Au milieu de l'amphithéâtre, il y avait une plate-forme avec une fente dans le rocher, d'où montaient les vapeurs d'une source empoisonnée. Ici se tenait un trépied doré sur lequel la Pythie était assise pendant la divination.
Des fouilles archéologiques réalisées depuis la fin du XIXème siècle ont montré que les Gorges de Castalian étaient habitées depuis le milieu du IIème millénaire avant JC. e. Et les traditions religieuses et les rituels de Delphes sont enracinés dans la culture mycénienne, qui existait sur la côte de la mer Méditerranée et en particulier sur l'île de Crète.
Les mythes sur Python témoignent d'un culte pré-Apollonien, des origines pré-grecques de l'oracle. Homère parle également dans l'Iliade du « temple de Phébus le prophète à Pythos, avec ses formidables falaises ».
Pausanias (Description de la Grèce) parle de quatre temples delphiques construits successivement : en bois de laurier, en cire et en plumes, en cuivre et en pierre.
Temple en pierre construit au milieu du VIIe siècle avant JC. Agamedes Tropphonius a brûlé en 548 avant JC. e. et fut remplacé par un nouveau construit par les Amphictyons de Delphes, qui fut détruit par un tremblement de terre en 373 av. e.
Les ruines actuelles sont les restes d'une structure datant de 369-339. AVANT JC.
En raison du fait qu'Apollon était considéré comme le patron des expéditions coloniales et des villes fondées sur de nouvelles terres, il était d'usage de se tourner vers l'oracle avant de commencer une nouvelle expédition.
Grâce à cela, le temple d'Apollon est devenu une sorte de centre de la politique coloniale grecque, largement contrôlée par les prêtres de l'oracle.
Les temples nouvellement créés dans différentes parties de la mer Méditerranée ont été acceptés comme citoyenneté de l'Oracle de Delphes.
Le temple de Delphes a conclu une alliance politique avec Sparte, qui est devenue l'épée laïque du temple.
Le temple de Delphes avait établi des relations avec la dynastie étrusque des Tarquins à Rome à travers le temple de Cuman. Après la chute de cette dynastie (510 avant JC), les prêtres de Delphes, contribuant au transfert des oracles de la Sibylle Cuman (livres sibyllins) à Rome, purent procéder à une hellénisation progressive de la religion romaine.
L'apogée de l'Oracle de Delphes remonte aux VIIe-Ve siècles avant JC. e., lorsqu'il agissait comme médiateur dans les conflits interurbains.
Depuis l'époque de la domination romaine, des dépôts d'argent provenant de différentes régions de la Méditerranée ont été conservés dans le temple de Delphes.
Il était d'usage de se tourner vers l'oracle sur toutes les questions importantes de la vie publique et personnelle.
Des ambassades chargées de riches cadeaux de nombreux rois du monde antique se sont précipitées à Delphes. Par exemple, le roi Midas a offert au temple un trône d’or en cadeau. Le roi lydien Crésus était également un fan d’Apollon de Delphes.
L'affaiblissement de l'influence du temple a commencé pendant les guerres gréco-persanes, lorsque Delphes a trahi Sparte et a pris le parti des Perses, dans l'espoir de devenir le centre religieux de l'empire perse.
Le temple fut pillé à plusieurs reprises, incendié lors de l'invasion des Gaules en 279 avant JC, et finalement fermé sous l'empereur Théodose (391 après JC).