Comment le champ de Kulikovo est lié à la bataille de Kulikovo. Bataille de Koulikovo

Lisons quelque chose d'historique pour la nuit. Par exemple, la bataille de Koulikovo. Des questions sans réponses depuis 627 ans... qui est avec moi ?

Certes, pour la plupart des lecteurs, le titre de cet article peut sembler paradoxal. Quels mystères peut-il y avoir dans la bataille de Koulikovo ? Après tout, pendant longtemps, tout a été clairement et clairement décrit dans les manuels scolaires et universitaires, dans de solides monographies sur l'histoire de l'art militaire, où même des cartes de bataille sont données.

COMBIEN ET POURQUOI ?

Hélas, en fait, une seule chose est sûre: le 8 septembre 1380, le prince moscovite Dmitri Ivanovitch a remporté une victoire militaire. Et c'est tout. Bien que le chercheur moderne Shavyrin ait remarqué à juste titre : "Avec des livres consacrés à la bataille de Koulikovo, vous pouvez tracer tout le champ sur lequel elle s'est déroulée." Cependant, il souligne également que « presque tout ce qui a été écrit remonte à trois sources principales : la courte histoire de la Chronique, la poétique « Zadonshchina » et la rhétorique « Le récit du massacre de Mamayev ».

Donc, la première énigme. Mamai part en guerre contre la Russie. Mais son armée est-elle nombreuse ? L'académicien Boris Rybakov a affirmé que plus de 300 mille personnes. Son ami principal, membre à part entière de l'Académie des sciences de l'URSS, Mikhail Tikhomirov, croyait que 100-150 mille. Les historiens Skrynnikov et Kuchkin se limitent à 40-60 mille. Le chiffre minimum - 36 000 - est donné par leur collègue Kirpichnikov.

Maintenant la deuxième question : quel est le but de la campagne ? L'écrasante majorité des historiens tsaristes-soviétiques-démocrates répondent sans équivoque : Mamai-de voulait devenir le deuxième Batu, punir le grand-duc de Moscou Dmitri Ivanovitch pour de nombreuses années de non-paiement du tribut, exterminer les princes russes et les remplacer. avec les Baskaks de Khan, etc.

Mais d'où Mamai a-t-il puisé la force d'un événement aussi grandiose, que ni Berké, ni Tokhta, ni Ouzbek, ni d'autres dirigeants de la Horde d'Or n'ont osé entreprendre ? Mais Mamaï en 1380 ne contrôlait au mieux que la moitié de cet État féodal, tandis que l'autre moitié appartenait à son rival Tokhtamysh. De plus, il était Gengisid (c'est-à-dire un descendant direct de Gengis Khan) et un vrai khan, et le temnik Mamai était un imposteur qui s'empara du trône.

La logique élémentaire dicte que dans une telle situation, Mamai devrait d'abord s'occuper de son rival de la Horde d'Or, et ensuite seulement s'occuper des affaires russes.

Et le grand-duc Dmitri Ivanovitch a cessé de payer tribut, non pas parce qu'il est devenu si fort, mais précisément à cause du « taire dans la Horde », alors qu'il n'était tout simplement pas clair qui devait payer et qui ne l'était pas. Le temnik rebelle aurait pris le dessus dans la guerre civile de la Horde, et en quelques semaines il aurait reçu tout ce qui était dû de Moscou. Soit dit en passant, cela s'est produit immédiatement après la bataille de Koulikovo, seul Dmitry a payé intégralement en or et en argent avec Tokhtamysh.

Certains chercheurs soutiennent que Mamai avait l'intention en Russie de nourrir son armée, de la doter de butin, d'embaucher de nouveaux combattants pour l'argent et les objets de valeur volés, afin de frapper ensuite Tokhtamysh. Mais le Temnik était un chef militaire expérimenté et, bien sûr, se souvenait parfaitement de la défaite écrasante que l'armée de la Horde a subie lors de la bataille de Vozha en août 1378. Et c'est pourquoi il ne doutait guère qu'il aurait à combattre sérieusement les Russes, que le succès de la campagne n'était nullement garanti, même si toutes les forces disponibles y étaient attirées.

ADVERSAIRE INCONTINU

Avec l'armée du prince de Moscou, tout est relativement clair. Il a réussi à rassembler non seulement son armée, mais aussi les soldats des princes alliés - Rostov, Yaroslavl, Belozersk et Starodub. Les princes lituaniens, Andrei et Dmitry Olgerdovich, sont également venus le voir avec leurs escouades. Mais la participation à la bataille de l'escouade de Tver, comme on le prétend parfois, est plus que douteuse.

Qui était l'ennemi du prince de Moscou est encore inconnu. Le chroniqueur russe a affirmé que Mamai s'était installé en Russie « avec toute la force tatare et polovtsienne, et, de plus, il comprenait les rats des Allemands, et des Arméniens et Fryaz, Cherkasy et Yases et Butases ».

L'historien Yegorov commente ceci comme suit : « Il est difficile de dire qui dans cette liste est compris par les déserteurs, car dans les annales ce terme désigne les musulmans en général. Cependant, il est possible que l'indication de la chronique se réfère à des musulmans. détachements recrutés en Azerbaïdjan, dont les liens avec la Horde d'Or Le même détachement de mercenaires a été invité d'Arménie Parmi les seigneurs féodaux arméniens, apparemment, le mercenariat était assez répandu, ce qui confirme la présence d'une armée de mercenaires des Arméniens parmi les Seldjoukides.

Les détachements des villes coloniales italiennes de la côte sud de la Crimée et de Tana à l'embouchure du Don apparaissent généralement sous le nom de Chronique Fryazov.

Cette dernière indication de la chronique a permis à l'imagination exubérante de nos historiens et romanciers de jouer avec force et force. De livre en livre erre « l'infanterie génoise noire », marchant en phalange épaisse le long du champ de Kulikovo. Cependant, en 1380, les colonies génoises de la région de la mer Noire étaient en guerre avec Mamai. Théoriquement, les Vénitiens auraient pu se retrouver sur le terrain de Kulikovo. Mais seuls quelques centaines d'entre eux vivaient dans la ville de Tana-Azana (Azov) avec leurs femmes et leurs enfants. Et les Génois, même s'ils étaient alliés à Mamai, pouvaient difficilement envoyer plusieurs dizaines de personnes pour l'aider.

À leur tour, les scientifiques arméniens ont déclaré il y a longtemps que puisqu'aucun document n'a été trouvé sur le recrutement de combattants pour Mamai en Arménie, nos ancêtres n'ont pas combattu sur le terrain de Kulikovo. Mais... Si l'un d'entre eux s'est retrouvé sur le Don, alors ils étaient "de la communauté arménienne de Bulgare".

Cependant, certains historiens tatars ont également prouvé depuis un certain temps que, disent-ils, les ancêtres de la nation titulaire moderne du Tatarstan ne se sont pas battus sur le terrain de Kulikovo. Il y a cependant un autre point de vue. Ainsi, le professeur Miftakhov, se référant au "Code des chroniques bulgares", écrit que l'émir de Kazan Azan envoya à Mamai le prince (Sardar) Saban avec cinq mille cavaliers. "Au cours de la séparation avec Sardar Saban, l'émir Azan a déclaré:" Mieux vaut vous périr que tout l'État. "Après cela, le détachement bulgare est parti en voyage pour rejoindre les troupes du Temnik. Leur rencontre a eu lieu fin août 1380“ sur les ruines de l'ancienne forteresse Helek ” ...

Il est dit dans les annales bulgares de ... l'artillerie de Mamai. A savoir : trois canons étaient placés sous sa tente, qui étaient contrôlés par un maître nommé Rail. Cependant, les cavaliers russes ont fait irruption si rapidement que les serviteurs n'ont pas réussi à ouvrir le feu et Rail lui-même a été fait prisonnier.

Yuri Loshchits, auteur d'un livre de 295 pages sur Dmitry Donskoï, écrit : "La bataille du 8 septembre 1380 n'était pas une bataille des peuples. - voisins de la Russie ".

Bien sûr, c'est une formulation très pratique. Mais n'y a-t-il pas trop de « canailles » accumulées dans les steppes entre le Don et la Volga ? Après tout, il pourrait constituer le plus grand - un gang assez important, pour la destruction duquel il était à peine nécessaire de rassembler les forces de la quasi-totalité de la Russie.

O ÊTRE UN PRINCE ?

Le rôle de Dmitry Moskovsky dans la bataille de Koulikovo est très étrange. Dans "Le conte de la bataille de Mamaev", le rôle principal dans la bataille n'est pas attribué à Dmitry, mais à son cousin Vladimir Andreevich Serpukhovsky. Mais quelque chose d'autre n'est pas clair - selon les trois sources, le Grand-Duc a en fait refusé de commander les troupes.

Apparemment, avant la bataille, Dmitry "a retiré celui du tsar" et l'a mis sur le boyard bien-aimé Mikhail Andreevich Brenk, à qui il a également donné son cheval. Et il a commandé, en plus, sa bannière rouge ("noire") "pour le porter [Brenk]".

Pas un seul prince russe ne s'est comporté ainsi. Au contraire, l'autorité du pouvoir princier aux IXe-XVe siècles en Russie était si grande que souvent les guerriers ne voulaient pas faire la guerre sans le prince. Par conséquent, s'il n'y avait pas de prince adulte, le prince était emmené en campagne. Ainsi, le prince Sviatoslav Igorevich, âgé de trois ans, a été mis à cheval et a reçu l'ordre de lancer une petite lance. La lance tomba aux pieds du cheval, et ce fut le signal du début de la bataille. Pourquoi se souvenir du 10ème siècle, Dmitry lui-même au début de son règne, à l'âge de 10-15 ans, les boyards de Moscou ont mené des campagnes à plusieurs reprises.

Essayons d'imaginer la technique pour changer le visage du prince. Ce n'est pas 1941 pour vous, quand un colonel ou un général a enlevé sa tunique et a mis une tunique de soldat. L'armure chère et durable était parfaitement adaptée à la silhouette du guerrier. Mettre l'armure de quelqu'un d'autre sans un ajustement approprié ou même une modification était à la fois gênant et risqué. Enfin, le cheval du prince valait une fortune. Pendant des années, il a porté le prince et a aidé dans les batailles. Il était possible de monter sur le cheval de quelqu'un d'autre, de sorte qu'en cas de défaite, de s'échapper du champ de bataille, mais se battre sur le cheval de quelqu'un d'autre était tout simplement dangereux.

Nous devrons donc mettre de côté la version sur le changement de vêtements, ainsi que sur l'arbre abattu, sous lequel Dmitry Ivanovich est apparu, qui n'avait pas une seule égratignure. En analysant les sources des XIV-XV siècles, on ne peut que conclure que Dmitry Donskoy n'a pas participé directement à la bataille. Et c'est pourquoi, apparemment, nous ne le saurons jamais.

CHAÎNE DE L'INCLAIR

Non moins intéressante est la question de savoir où le massacre célèbre et sanglant a eu lieu. D'après les dessins (cartes) des XVIIIe-XIXe siècles, le champ de Kulikovo était une « clairière » steppique s'étendant sur 100 km au sud de l'actuelle région de Toula d'ouest en est (du cours supérieur de la rivière Snezhed au Don) et 20-25 km du nord au sud (du cours supérieur de l'Upa au cours supérieur du Zushi).

Le lecteur demandera, qu'en est-il du monument aux soldats russes debout sur le terrain de Kulikovo ? Tout est très simple.

Il était une fois un noble Nechaev, directeur des écoles de la province de Toula, un franc-maçon, un décembriste, membre de l'Union of Welfare et un proche de Ryleev. Comme tous les décembristes, il montra un grand intérêt pour la lutte du peuple russe contre la Horde.

En juin 1820, le gouverneur de Toula Vassiliev souleva la question de la construction d'un monument « pour marquer le lieu où la Russie fut libérée et glorifiée en 1380 ».

Inutile de dire que le lieu de la bataille a été trouvé sur la terre du riche propriétaire terrien Nechaev. En 1821, dans le journal Vestnik Evropy, Nechaev écrivait : « Selon les légendes historiques, le champ de Kulikovo se trouvait entre les rivières Nepryadvoya, Don et Mecheya. Sa partie nord, adjacente au confluent des deux premières, conserve encore l'ancien nom entre les habitants." De plus, Nechaev pointe du doigt les toponymes qui ont survécu "sur cette terre" - le village de Kulikovka, le village de Kulikovo, le ravin de Kulikovsky, etc. et pliables. Avant que la charrue du fermier n'arrache des ossements humains. " Mais l'auteur a estimé que la "preuve la plus forte" (notons-le) de son opinion était "la position de la forêt de chênes verts, où l'embuscade était cachée, qui a décidé la bataille sanglante de Kulikovo". Selon Nechaev, les restes d'une chênaie existent encore dans les datchas du village de Rozhestvena, ou Monastyrshchina, "situé à l'embouchure même de la Nepryadva".

Hélas, tous les arguments de Nechaev ne résistent pas à la critique élémentaire. Par exemple, pourquoi « Green Oak Forest » est-il un nom propre ? Et combien y a-t-il de telles forêts de chênes sur le vaste territoire du champ de Kulikov?

Il convient de noter que tout en repoussant les raids des Tatars de Crimée tout au long du XVIe siècle, des dizaines de batailles et d'escarmouches ont eu lieu dans la zone du champ de Kulikov. Néanmoins, relativement peu d'armes ont été trouvées sur le champ de Kulikovo (au sens le plus large). De plus, les découvertes étaient presque également réparties géographiquement et chronologiquement - du XIe au XVIIe siècle. (Les boulets de canon en fonte, les balles de plomb et un pistolet à silex ne peuvent pas faire référence à 1380 !) Le plus étonnant est qu'aucune sépulture de groupe de guerriers n'a été trouvée sur le champ de Kulikovo, au sens étroit comme au sens large.

Au cours d'une grande bataille, qui s'est terminée par la défaite complète de l'armée Mamai, il devait inévitablement y avoir des centaines, voire des milliers de prisonniers. Dans les chroniques russes depuis le Xe siècle, leur nombre est toujours donné, les captifs les plus notables sont nommés par leurs noms. Mais dans ce cas, toutes nos sources des XIV-XV siècles sont muettes à leur sujet, et les historiens modernes et les écrivains de fiction ont ignoré ce fait curieux. Alors, où sont passés les prisonniers tatars ?

Ici, le schéma suivant me paraît le plus probable. L'armée de Dmitri Ivanovitch, sans combat et sans ingérence, passa sur le lieu de la bataille à travers les terres de la principauté de Riazan. Cela ne pouvait être fait qu'avec le consentement d'Oleg Ryazansky. Apparemment, entre Oleg et Dmitry, il y avait une sorte d'accord sur des actions conjointes contre Mamai. Et ayant rempli de son côté les termes de l'accord, le prince Oleg comptait sur une partie du butin de guerre. Et Dmitry ne voulait pas partager - après tout, Oleg ne s'est pas battu directement sur le terrain de Kulikovo. Refusant à Oleg ses obligations légales, Dmitry Ivanovich part précipitamment pour Moscou. Il cherche à apparaître dans la ville immédiatement après la nouvelle de la grande victoire, avant que Moscou n'apprenne les énormes pertes. Et par conséquent, les charrettes provenant du champ de Kulikovo ont été abandonnées à la merci du destin. Et jeté, comme un suppliant agaçant, appelant à la justice, Oleg.

Et Oleg devait également nourrir ses guerriers et restaurer à nouveau la principauté en ruine. Et il a ordonné de dévaliser les charrettes moscovites circulant sur ses terres et d'emporter l'intégralité des prises sur le champ de Koulikovo...

Le fait du pillage de l'armée russe est indirectement confirmé par les nouvelles des chroniques allemandes de la fin du XIVe au début du XVe siècle, qui disent que les Lituaniens ont attaqué les Russes et leur ont enlevé tout le butin. Considérant que pour les chroniqueurs allemands, il n'y avait pas de division claire entre la Russie et la Lituanie, sous le nom de "Lituaniens", ils pouvaient signifier à la fois l'armée du prince Yagailo et d'Oleg Ivanovich.

Il ne peut donc y avoir que deux options sur la question des prisonniers. Soit les Tatars du champ de Kulikovo ne se sont pas enfuis du champ de bataille en panique, mais se sont retirés dans un ordre relatif, soit les prisonniers ont été repoussés par les Riazan ou les Lituaniens, puis libérés contre rançon. Les deux options ne convenaient ni aux chroniqueurs des XIV-XV siècles, ni aux historiens des XIX-XX siècles, et elles omettaient simplement la question des prisonniers.

Soit dit en passant, le stratagème qui existe depuis deux siècles - Dmitry Donskoy a brisé la crête de la Horde d'Or et Oleg Ryazan est un scélérat et un traître - pour le moins, est loin de la réalité. Un État avec une « crête brisée » pourrait-il obliger la Russie à payer un tribut pendant encore 100 ans ? Un moment curieux. Dmitry Donskoy a été canonisé par l'Église orthodoxe russe en juin 1988 et Oleg Ryazansky a commencé à être vénéré comme un saint presque immédiatement après sa mort le 5 juin 1402. Et la canonisation d'Oleg a eu lieu "d'en bas", et non sous la direction des autorités, heureusement, les princes de Riazan au 15ème siècle n'étaient pas du tout à sa hauteur.

Cet article ne décrit qu'une partie des nombreux mystères du champ de Koulikov. Pour les démêler, il faudra beaucoup de travail aux historiens et aux archéologues. Bien que, malheureusement, il est peu probable que la plupart trouvent des réponses fiables.

Alexander Borisovich Shirokorad - historien, publiciste.

À l'été 1380, une formidable nouvelle arriva au prince Dmitri Ivanovitch à Moscou : le souverain tatare, Temnik Mamai, se rendait en Russie avec toute la Horde d'or. Non content de la force des Tatars et des Polovtsiens, le khan engagea davantage de détachements de Besermen (musulmans transcaspiens), d'Alains, de Circassiens et de Crimée Fryags (Génois). De plus, il s'est allié avec l'ennemi de Moscou, le prince lithuanien Jagail, qui a promis de s'unir à lui. Les nouvelles ont ajouté que Mamai veut exterminer complètement les princes russes, et à la place d'eux planter ses Baskaks; menace même d'éradiquer la foi orthodoxe et d'introduire la foi musulmane à la place. Le messager du prince Oleg de Riazan a annoncé que Mamai avait déjà traversé la rive droite du Don et errait jusqu'à l'embouchure de la rivière Voronej, jusqu'aux confins du pays de Riazan.

Mamaï. Artiste V. Matorin

Dmitry Ivanovich a d'abord eu recours à la prière et au repentir. Et puis il a envoyé des messagers à toutes les extrémités de son pays avec l'ordre que les gouverneurs et les gouverneurs se dépêchent avec les militaires à Moscou. Il a également envoyé des lettres aux princes russes voisins, leur demandant d'aller aider avec les escouades dès que possible. Tout d'abord, Vladimir Andreevich Serpukhovskoy est venu à l'appel. Militaires et hommes de main des princes commencèrent à se rassembler à Moscou de toutes parts.

Pendant ce temps, les ambassadeurs de Mamai sont arrivés et ont exigé le même hommage que la Russie a payé à Khan Ouzbek, et la même obéissance qui était sous les vieux khans. Dmitry a rassemblé des boyards, hommes de main des princes et du clergé. Le clergé a dit qu'il convenait d'apaiser la rage de Mamaev avec un grand hommage et des cadeaux afin que le sang chrétien ne soit pas versé. Ces conseils ont été respectés. Le Grand-Duc a présenté l'ambassade tatare et a envoyé l'ambassadeur Zakhary Tyutchev au khan avec de nombreux cadeaux et propositions de paix. Cependant, il y avait un mauvais espoir d'apaiser le mal Tatar, et les préparatifs militaires se sont poursuivis. Au fur et à mesure que la milice russe rassemblée à Moscou grandissait, l'enthousiasme guerrier grandissait parmi le peuple russe. La récente victoire sur le Vozha était dans tous les esprits. La conscience de l'unité nationale russe et de la puissance russe grandit.

Bientôt, un messager de Zakhary Tyutchev a galopé avec de nouvelles mauvaises nouvelles. Tioutchev, ayant atteint les limites de Riazan, apprit que Mamai se rendait à Moscou et que non seulement Yagailo Litovsky, mais aussi Oleg Riazansky, l'avaient rejoint. Oleg a invité Yagail à diviser les volosts de Moscou et a assuré à Mamai que Dmitry n'oserait pas sortir contre les Tatars et fuir vers le nord. Khan a convenu avec Yagail et Oleg de converger sur les rives de l'Oka le premier septembre.

La nouvelle de la trahison d'Oleg Ryazansky n'a pas ébranlé la détermination du prince Dmitry. Au conseil général, ils décidèrent d'aller à la rencontre de Mamai dans la steppe, et, si possible, d'empêcher sa liaison avec Yagail et Oleg. Pour les princes et les gouverneurs, qui n'étaient pas encore arrivés à Moscou, Dmitri envoya des messagers avec des lettres pour se rendre à Kolomna, lieu de rassemblement désigné pour toutes les milices. Le Grand-Duc a équipé un détachement de reconnaissance monté sous le commandement de Rodion Rzhevsky, Andrey Volosaty et Vasily Tupik. Ils devaient se rendre dans la steppe du Don, juste à côté de la Horde de Mamaev, pour « acquérir une langue », c'est-à-dire. captifs, de qui il serait possible de connaître exactement l'intention de l'ennemi.

Sans attendre des nouvelles de ces éclaireurs, Dmitry a équipé un deuxième veilleur. En chemin, elle rencontre Vasily Tupik, qui s'est détaché du premier. Les éclaireurs arrivèrent à Moscou et informèrent le prince que Mamaï se rendait en Russie avec toute la Horde, que les grands-ducs de Lituanie et de Riazan étaient vraiment alliés avec lui, mais que le khan n'était pas pressé : il attendait Yagailo pour de l'aide et en attendant l'automne, lorsque les champs en Russie seront nettoyés et que la Horde pourra profiter de fournitures toutes faites. Se rendant en Russie, le khan envoya un ordre à ses ulus : « ne labourez pas la terre et ne vous souciez pas du pain ; préparez-vous pour le pain russe. "

Dmitry Ivanovich a ordonné aux régiments régionaux de se dépêcher près de Kolomna avant le 15 août, le jour de l'Assomption. Avant la campagne, il est allé chercher une bénédiction de saint Serge de Radonezh, au monastère de la Trinité. Elle ne se distinguait encore ni par des édifices majestueux en pierre, ni par des têtes de temples riches, ni par de nombreux frères ; mais était déjà célèbre pour les exploits de Serge de Radonezh. La gloire de sa sagacité spirituelle était si grande que les princes et les boyards lui demandèrent des prières et des bénédictions ; Les métropolites Alexei et Cyprien se sont tournés vers lui pour obtenir des conseils et de l'aide.

Le 15 août 1380, Dmitri Ivanovitch arriva à Trinity, accompagné de quelques princes, boyards et de nombreux nobles... Il espérait entendre une parole prophétique du saint homme. Après avoir défendu la messe et accepté la bénédiction de l'hégoumène, le grand-duc partagea avec le moine un modeste repas monastique.

Après le repas, l'abbé Serge lui dit :

« Avec presque des cadeaux et honorez le méchant Mamai ; Oui, voyant votre humilité, le Seigneur Dieu vous exaltera, et sa rage et son orgueil indomptables vous renverseront. »

"Je l'ai déjà fait, père", a répondu Dmitry. "Mais il monte le plus avec une grande fierté."

« S'il en est ainsi, dit le moine, alors, bien sûr, la destruction et la désolation l'attendent ; et à vous de la part du Seigneur Dieu et du Très Pur Theotokos et de ses saints, il y aura aide, miséricorde et gloire. "

Bénédiction de Serge de Radonezh pour la bataille de Koulikovo. Artiste P. Ryzhenko

Parmi les frères monastiques, deux moines se distinguaient par leur grande taille et leur forte carrure. Leurs noms étaient Peresvet et Oslyabya ; avant d'entrer dans le monastère, ils étaient connus comme des héros et se distinguaient par des faits d'armes. Peresvet, qui dans le monde portait le nom d'Alexandre, était du clan des boyards de Briansk.

« Donnez-moi ces deux guerriers », a déclaré le grand-duc Serge.

Le moine ordonna aux deux frères de se préparer pour le travail militaire. Les moines ont immédiatement mis les armes. Serge a donné à chacun d'eux un schéma avec une croix cousue dessus.

Lâchant les invités, Serge de Radonezh croisa le Grand-Duc et ses compagnons et dit de nouveau d'une voix prophétique :

« Le Seigneur Dieu sera votre aide et votre intercesseur ; Il vaincra et renversera vos adversaires et vous glorifiera."

Le moine Serge était un ardent patriote russe. Il aimait tendrement sa patrie et n'était inférieur à personne dans la jalousie pour sa libération du joug honteux. Les paroles prophétiques du saint ont rempli le cœur du Grand-Duc de joie et d'espérance. De retour à Moscou, il n'hésite plus à se produire.

Performance de l'armée russe sur le champ de Kulikovo

Si nous nous souvenons du rassemblement des princes du sud de la Russie dans la campagne contre Kalka contre les Tatars alors inconnus, nous verrons une grande différence. Princes, Mstislav Oudaloy Galitsky, Mstislav de Kiev, habitué aux victoires sur les barbares des steppes, partit dans les steppes avec fracas et avec joie ; rivalisaient entre eux ; et certains pensaient comment attaquer l'ennemi avant les autres, pour ne pas partager la victoire et gâter avec eux. Maintenant, ce n'est pas juste. Instruits par l'amère expérience et humiliés par un joug pesant, les princes de la Russie du Nord, réunis autour de Dmitri, suivent docilement et unanimement leur chef. Le Grand-Duc lui-même prépare les affaires de manière délibérée et prudente ; et surtout, il entreprend tout avec la prière et avec la bénédiction de l'église.

Le 20 août, l'armée part en campagne. Dmitry Ivanovich avec les princes et les gouverneurs a prié avec ferveur dans la cathédrale de l'église de l'Assomption ; tombant sur la tombe de saint Pierre le Métropolite. L'évêque qui est intervenu pour le métropolite a fait une prière d'adieu. De la cathédrale de l'Assomption, Dmitry se rendit au temple de l'archange Michel et s'y prosterna devant les tombes de son père et de son grand-père. Puis il a dit au revoir à sa femme et à ses enfants et est allé à l'armée. Il a bloqué toutes les rues et places adjacentes au Kremlin. La partie élite de celui-ci s'aligna sur la Place Rouge avec l'arrière face au Bolchoï Posad (Kitay-gorod) et face aux trois portes du Kremlin. Les prêtres et les diacres faisaient des croix et en aspergeaient les guerriers.

Accompagnement de la milice sur le terrain de Kulikovo. Artiste Y. Raksha

Les étagères étaient une vue magnifique. Des bannières sur de hauts états-majors flottaient au-dessus de l'armée en grand nombre; les lances levées ressemblaient à une forêt entière. Parmi les voïvodes, Dmitri Ivanovitch lui-même était particulièrement important, à la fois dans ses vêtements grand-ducaux et dans son apparence digne. C'était un homme grand et corpulent, aux cheveux noirs, avec une barbe épaisse et de grands yeux intelligents. Il n'avait pas plus de trente ans. Avec lui a quitté le Kremlin, son cousin bien-aimé Vladimir Andreevich, encore plus jeune que Dmitry. Autour d'eux chevauchaient une suite des hommes de main des princes qui s'étaient réunis à Moscou, tels que : Belozersky Fyodor Romanovich et Semyon Mikhailovich, Andrei Kemsky, Gleb Kargopolsky et Kubensky, les princes Rostov, Yaroslavsky, Ustyuzhsky, Andrei et Roman Prozorovsky, Lev Kurbsky, Andreï Murodomsky, Youri Yeletsky.

Toute la population moscovite se déversa pour chasser la milice. Les femmes ont crié en se séparant de leurs maris et de leurs proches. S'arrêtant devant l'armée, le Grand-Duc dit haut et fort à son entourage :

« Mes chers frères, n'épargnons pas notre ventre pour la foi chrétienne, pour les saintes églises et pour la terre russe !

« Nous sommes prêts à baisser la tête pour la foi du Christ et pour vous, Souverain Grand-Duc ! - a répondu de la foule.

Ils frappèrent des tambourins, sonnèrent des trompettes, et l'armée se mit en campagne. Afin d'éviter l'entassement, l'armée se sépare et se rend à Kolomna par trois routes : l'une, avec Vladimir Andreevitch, le grand-duc Dmitri lâcha Bronnitsy, l'autre avec les princes de Belozersk envoya la route Bolvanskaya, et la troisième qu'il dirigea lui-même au Kotel. L'armée était suivie d'un long train de chariots. Les guerriers déposaient les parties les plus lourdes de leurs armes sur les chariots. Les princes et les boyards avaient avec eux des chariots spéciaux et de nombreux serviteurs.

E. Danilevski. Au terrain Koulikov

Pendant son absence, le Grand-Duc confia sa famille et Moscou au voïvode Fiodor Kobyline (fils d'Andrei Kobyla, l'ancêtre du tsariste la dynastie des Romanov). Il emmena avec lui dans la campagne dix surozhans, c'est-à-dire des marchands russes qui voyageaient pour commercer à Kafa (Feodosia), Surozh (Sudak) et dans d'autres villes de Crimée. Ils connaissaient bien les routes du sud, les villes frontalières et les camps de nomades tatars et pouvaient servir à l'armée à la fois de guides fiables et de personnes expérimentées pour acheter et trouver de la nourriture.

Le 24 août, Dmitry Ivanovich a atteint la ville de Kolomna. Ici, le grand-duc a été accueilli par les gouverneurs des régiments déjà assemblés, ainsi que par l'évêque de Kolomna Gerasim et les prêtres. Le lendemain, la revue grand-ducale de toute l'armée a lieu dans une vaste prairie. Dmitry a ensuite divisé l'ensemble de la milice en quatre régiments habituels et a assigné des chefs à chacun. Il laissa sous ses ordres le grand ou le grand régiment ; il plaça aussi les audacieux princes de Belozersk dans son régiment. En plus de sa propre escouade de Moscou, dans ce régiment principal, il y avait des gouverneurs qui commandaient les escouades suivantes: Kolomenskoy - Nikolai Vasilyevich Velyaminov, mille, Prince Roman Prozorovsky - Vladimirskoy, Yurievskoy de Timofei Valuevich - Ivan Rodionovich Kvashnya à Kostromskoy, Andrey Serkiaslavskoy Serkiaslavskoï. Le régiment de la main droite fut confié par le grand-duc Dmitri à son cousin Vladimir Andreevitch Serpoukhovsky et lui donna les princes de Iaroslavl ; sous Vladimir, les gouverneurs étaient : les boyards Danilo Belous et Konstantin Kononovich, le prince Fiodor Yeletsky, Yuri Meshchersky et Andrei Mouromsky. La main gauche était confiée au prince Gleb de Briansk, et le régiment avancé aux princes Dmitry et Vladimir (Drutsky ?).

Ici, Dmitry Ivanovich a finalement été convaincu de la trahison d'Oleg Ryazansky, qui jusqu'à ce moment-là avait été rusé et avait continué à être ami avec Dmitry. Probablement, cette circonstance a incité ces derniers, au lieu de traverser l'Oka près de Kolomna et d'entrer dans les terres de Riazan, à s'écarter quelque peu vers l'ouest afin de les contourner. Peut-être donna-t-il ainsi le temps de le rejoindre à des détachements moscovites qui ne s'étaient pas encore approchés.

Le lendemain matin, les princes se lancent dans une nouvelle campagne sur la côte gauche de l'Oka. Près des bouches de Lopasna, Timofey Vasilyevich Velyaminov a rejoint l'armée; avec les guerriers réunis à Moscou après le discours du Grand-Duc. Dmitry a ordonné à l'armée de cet endroit d'être transportée à travers l'Oka. Après la traversée, il ordonna de compter tous les miliciens. Nos chroniqueurs, évidemment, exagèrent en disant qu'ils comptaient plus de 200 000 guerriers. Nous serons plus près de la vérité si nous supposons qu'il n'y a eu que quelques cent mille. Mais en tout cas, force est de constater qu'un si grand hôte n'a jamais été déployé par la terre russe. Et, pendant ce temps, cette armée n'était rassemblée que dans les possessions du prince de Moscou et de ses sbires pour les petits princes apanages.

Aucun des grands princes n'a pris part à la glorieuse entreprise, bien que Dmitry ait envoyé des messagers partout. Les princes craignaient les Tatars ou enviaient Moscou et ne voulaient pas contribuer à la renforcer. Sans oublier Oleg Ryazansky, le grand Prince de Tver Mikhaïl Alexandrovitch n'est pas non plus venu à la rescousse. Même le beau-père du prince de Moscou Dmitri Konstantinovitch Nijegorodsky n'a pas envoyé ses escouades à son gendre. Ni les Smolensk ni les Novgorodiens ne se sont présentés. Dmitri Ivanovitch, cependant, regrettait seulement d'avoir une petite armée de fantassins, qui ne pouvait pas toujours suivre la cavalerie. Par conséquent, il a laissé Timofey Vasilyevich Velyaminov avec Lopasna, afin qu'il rassemble tous les détachements à la traîne et les conduise à l'armée principale.

L'armée s'est déplacée vers le Don supérieur, se dirigeant le long des limites occidentales de Riazan. Le Grand-Duc punissait sévèrement que les guerriers en campagne n'offensaient pas les habitants, évitant toute raison d'irriter les Ryazants. L'ensemble du passage a été effectué rapidement et en toute sécurité. Le temps lui-même lui était favorable : bien que l'automne ait commencé, les journées étaient claires, chaudes et le sol était sec.

Pendant la campagne contre Dmitry Ivanovich, deux Olgerdovich sont arrivés avec leurs escouades, Andrey Polotsky, qui régnait alors à Pskov, et Dmitry Koribut Bryanskiy. Ce dernier, comme son frère Andrei, s'étant brouillé avec Yagail, rejoint provisoirement les rangs des sbires du prince de Moscou. Les Olgerdovich étaient réputés pour leur expérience militaire et pouvaient être utiles en cas de guerre avec leur frère Jagail.

Le Grand-Duc recueillait constamment des nouvelles sur la position et les intentions des ennemis. Il envoya en avant l'agile boyard Semyon Melik avec une cavalerie sélectionnée. Elle a reçu l'ordre de passer sous le gardien très tatar. En approchant du Don, Dmitri Ivanovitch arrêta les régiments et, à un endroit appelé Bereza, attendit les retardataires à pied. Alors les nobles, envoyés par le boyard Melik, avec le Tatar capturé de la suite de Mamai lui-même, lui apparurent. Il a dit que le khan était déjà au Kuzminskaya gati; avance lentement, car tout attend Oleg Ryazansky et Yagail; il ne connaît pas encore la proximité de Dmitry, se fiant à Oleg, qui a assuré que le prince de Moscou n'oserait pas sortir à sa rencontre. Cependant, on peut penser que dans trois jours Mamai se déplacera sur la rive gauche du Don. Au même moment, la nouvelle arriva que Yagailo, qui s'était avancé pour rejoindre Mamai, était déjà sur Upa près d'Odoev.

Dmitry Ivanovich a commencé à s'entretenir avec les princes et les gouverneurs.

« Où livrer bataille ? Il a demandé. « Devrions-nous attendre les Tatars de ce côté ou être transportés de l'autre côté ?

Les avis étaient partagés. Certains étaient enclins à ne pas traverser le fleuve et à ne pas laisser la Lituanie et les Riazan sur leurs derrières. Mais d'autres avaient un avis contraire, dont les frères Olgerdovich, qui ont insisté de manière convaincante pour traverser le Don.

« Si nous restons ici, raisonnaient-ils, alors nous ferons place à la lâcheté. Et si nous passons de l'autre côté du Don, alors un esprit fort sera dans l'armée. Sachant qu'il n'y a nulle part où fuir, les guerriers se battront avec courage. Et que les langues nous effraient avec leur innombrable puissance tatare, ce n'est pas dans la puissance de Dieu, mais dans la vérité." Dmitry a également reçu des exemples de ses glorieux ancêtres connus des chroniques: par exemple, Yaroslav, traversant le Dniepr, a vaincu le maudit Svyatopolok; Alexandre Nevski, traversant la rivière, a frappé les Suédois.

Le Grand-Duc accepta l'avis des Olgerdovich en disant aux gouverneurs prudents :

« Sachez que je ne suis pas venu ici pour regarder Oleg ou pour garder la rivière Don, mais pour sauver la terre russe de la captivité et de la ruine, ou pour poser ma tête pour tout le monde. Il aurait mieux valu lutter contre les impies Tatars que, n'étant venu et n'avoir rien fait, rebrousser chemin. Suivons maintenant le Don et là soit nous gagnerons, soit nous rendrons la tête pour les frères de nos chrétiens."

La détermination de Dmitry a également été grandement influencée par la lettre qu'il a reçue de l'abbé Serge. Il bénit à nouveau le prince pour un exploit, l'encouragea à combattre les Tatars et promit la victoire.

Le 7 septembre 1380, à la veille de la Nativité de la Vierge, l'armée russe s'avança jusqu'au Don lui-même. Le grand-duc a ordonné de construire des ponts pour l'infanterie et pour la cavalerie de chercher des gués - le Don à ces endroits ne diffère ni par la largeur ni par la profondeur du courant.

En effet, il n'y avait pas une seule minute à perdre. Semyon Melik est monté jusqu'au Grand-Duc avec ses gardes et a rapporté qu'il s'était déjà battu avec les principaux cavaliers tatars; que Mamai est déjà sur le gué de Gusin ; il est maintenant au courant de l'arrivée de Dmitry et se précipite vers le Don afin de bloquer le passage russe jusqu'à l'arrivée de Yagail, qui s'est déjà déplacé d'Odoev pour rencontrer Mamai.

Présages la nuit avant la bataille de Koulikovo

A la tombée de la nuit, l'armée russe parvient à traverser le Don et s'installe sur les collines boisées au confluent de la rivière Nepryadva. Derrière les collines s'étendait un large champ de dix verstes appelé Koulikov ; au milieu coulait la rivière Smolka. Derrière elle, la horde de Mamaï rompit son camp, qui arriva ici à la tombée de la nuit, et n'eut pas le temps de gêner la traversée russe. Sur l'endroit le plus élevé du champ, Red Hill, la tente du khan a été érigée. Les abords du champ de Kulikovo étaient des ravins couverts de buissons et en partie de fourrés forestiers dans des endroits humides.

Parmi les principaux gouverneurs de Dmitry Ivanovich se trouvait Dmitry Mikhailovich Bobrok, le boyard de Volyn. À cette époque, de nombreux boyards et nobles de la Russie occidentale et méridionale venaient à Moscou. L'un des princes désolés des Volynsky, Dmitry Bobrok, qui était marié à la sœur du prince de Moscou, Anna, appartenait à ces immigrants. Bobrok a déjà remporté plusieurs victoires. Il était réputé pour être un homme très habile dans les affaires militaires, voire un guérisseur. Il savait deviner par divers signes, et s'est porté volontaire pour montrer au Grand-Duc les signes par lesquels on peut connaître le sort de la bataille à venir.

La légende de la chronique raconte que la nuit, le grand-duc et Bobrok sont partis pour le champ de Kulikovo, se sont tenus entre les deux hommes et ont commencé à écouter. Ils ont entendu un grand cri et des coups, comme si un marché bruyant avait lieu ou que la ville était en construction. Derrière le camp tatar, le hurlement des loups se fait entendre ; du côté gauche, des aigles criaient et des corbeaux jouaient ; et sur le côté droit, au-dessus de la rivière Nepryadva, des troupeaux d'oies et de canards planaient et battaient des ailes comme avant une terrible tempête.

« Qu'avez-vous entendu, seigneur prince ? demanda Volynets.

"J'ai entendu, frère, la peur et une grande tempête", a répondu Dmitry.

« Adresse, prince, aux étagères russes.

Dmitry a tourné son cheval. Il y a eu un grand silence du côté russe du champ de Kulikovo.

« Quoi, monsieur, entendez-vous ? » - a demandé Bobrok.

– Je n'entends rien, dit le grand-duc ; - seulement j'ai vu comme une lueur émanant de nombreuses lumières. "

"Au Seigneur Prince, remerciez Dieu et tous les saints", a déclaré Bobrok: "les incendies sont un bon signe."

— J'ai aussi un présage, dit-il en mettant pied à terre et en laissant tomber son oreille contre le sol. Il écouta longuement, puis se leva et baissa la tête.

« Quoi alors, frère ? - Dmitry a demandé.

Le voïvode ne répondit pas, il était triste, il pleura même, mais enfin il parla :

« Pour le seigneur prince, il y a deux signes : un pour votre grande joie, et l'autre pour une grande tristesse. J'entendis la terre pleurer amèrement et terriblement en deux : d'un côté, c'était comme si une femme criait d'une voix tatare au sujet de ses enfants ; et de l'autre côté, comme si une servante pleurait et souffrait beaucoup. Ayez confiance en la miséricorde de Dieu : vous vaincrez les sales Tatars ; mais beaucoup de multitudes de votre armée chrétienne tomberont. "

Si vous en croyez la légende, cette nuit-là, les loups hurlaient terriblement sur le champ de Kulikovo, et ils étaient si nombreux, comme s'ils avaient fui l'univers entier. Les corbeaux et les aigles ont également été entendus toute la nuit. Les animaux prédateurs et les oiseaux semblaient sentir les nombreux cadavres.

Description de la bataille de Koulikovo

La matinée du 8 septembre était très brumeuse : une brume épaisse obstruait le mouvement des régiments ; ce n'est que des deux côtés du champ de Koulikovo que les sons des trompettes militaires retentissaient. Mais vers 9 heures, le brouillard a commencé à se dissiper et le soleil a illuminé les régiments russes. Ils prirent une position telle qu'avec leur côté droit ils s'appuyaient contre les ravins et les étendues sauvages de la rivière Nijni Dubik, qui se jette dans la Nepryadva, et avec leur côté gauche, dans la Smolka escarpée, où elle tourne vers le nord. Sur l'aile droite de la bataille, Dmitry plaça les frères Olgerdovich et plaça les princes Belozersky à gauche. La plupart de l'infanterie a été déployée dans le régiment avancé. Ce régiment était encore commandé par les frères Vsevolodovich ; il a été rejoint par le boyard Nikolai Vasilyevich Velyaminov et les Kolomentians. Gleb of Bryansky et Timofey Vasilyevich Velyaminov étaient les gouverneurs d'un grand ou moyen régiment sous le Grand-Duc lui-même. En outre, Dmitry a envoyé un autre régiment d'embuscade, qu'il a assigné à son frère Vladimir Andreevich et au boyard susmentionné Dmitry Bobrok. Ce régiment de cavalerie a tendu une embuscade derrière l'aile gauche dans une dense forêt de chênes au-dessus de la rivière Smolka. Le régiment était positionné de manière à pouvoir facilement renforcer les combats, et en plus, il couvrait les convois et les communications avec des ponts sur le Don, seul moyen de retraite en cas d'échec.

Matin au champ Kulikovo. Artiste A. Bubnov

Le grand-duc à cheval a encerclé les rangs des soldats avant la bataille et leur a dit: "Pères et frères bien-aimés, pour le Seigneur et la très pure Theotokos et pour votre propre salut, luttez pour la foi orthodoxe et pour nos frères."

Sur le front du grand ou du grand régiment se tenait la propre escouade du grand-duc et flottait sa grande bannière noire sur laquelle était brodé le visage du Sauveur. Dmitry Ivanovich a enlevé sa traîne de grand-duc tissée d'or; le mit sur le favori de son boyard Mikhail Brenk, le mit sur son cheval et lui ordonna de porter une grande banderole noire devant lui. Et il se couvrit d'un simple manteau et monta sur un autre cheval. Il est monté dans le régiment de la garde pour frapper les ennemis devant lui de sa propre main.

En vain les princes et les gouverneurs le retinrent. "Mes chers frères", a répondu Dmitry. - Si je suis ta tête, alors je veux commencer la bataille devant toi. Que je meure ou que je vive, avec toi."

Vers onze heures du matin, l'armée tatare partit pour la bataille au milieu du champ de Koulikovo. C'était terrifiant de voir les deux forces formidables marcher l'une vers l'autre. L'armée russe se distinguait par des boucliers écarlates et des armures légères qui brillaient au soleil; et le Tatar de ses boucliers sombres et de ses caftans gris ressemblait de loin à un nuage noir. Le régiment tatar de devant, comme le régiment russe, se composait d'infanterie (peut-être embauché des condottieri génois). Elle se déplaçait en colonne épaisse, les rangs arrière posaient leurs lances sur les épaules des premiers. A quelque distance l'un de l'autre, le rati s'arrêta subitement. Du côté tatar, un guerrier d'une stature énorme, comme Goliath, se rendit au champ de Koulikovo, afin, selon la coutume de l'époque, de commencer la bataille en combat singulier. Il faisait partie du peuple noble et s'appelait Chelubey.

Le moine Peresvet le vit et dit aux gouverneurs : « Cet homme cherche les siens ; Je veux le voir. " « Révérend Père Abbé Serge », s'est-il exclamé, « aidez-moi avec votre prière ». Et avec une lance au galop vers l'ennemi. Le Tartare se précipita vers lui. Les adversaires se frappèrent avec une telle force que leurs chevaux tombèrent à genoux, et eux-mêmes furent jetés morts à terre.

La victoire de Peresvet. Artiste P. Ryzhenko

Puis les deux armées se sont déplacées. Dmitry a montré un exemple de courage militaire. Il changea plusieurs chevaux en combattant dans le régiment avancé ; lorsque les deux rapports avancés furent mélangés, il partit pour le grand régiment. Mais le tour est venu à ce dernier, et il a de nouveau pris une part personnelle dans la bataille. Et Khan Mamai a regardé la bataille du haut de la Colline Rouge.

Bientôt, le site de la bataille de Kulikovo est devenu si exigu que les guerriers étouffaient dans un dépotoir dense. Il n'y avait nulle part où se séparer ; propriété du terrain obstruée des deux côtés. Aucun des Russes ne se souvenait d'une bataille aussi terrible. "Les lances se brisaient comme de la paille, les flèches tombaient comme la pluie, et les gens tombaient comme de l'herbe sous une faux, le sang coulait à flots." La bataille de Koulikovo était principalement au corps à corps. Beaucoup sont morts sous les sabots des chevaux. Mais même les chevaux pouvaient à peine s'éloigner de la multitude de cadavres qui couvraient le champ de bataille. Dans un endroit les Tatars ont prévalu, dans un autre les Russes. Pour la plupart, les commandants de l'armée de front tombèrent bientôt d'une mort héroïque.

Les fantassins russes ont déjà péri au combat. Profitant de la supériorité numérique, les Tatars ont bouleversé nos étagères avant et ont commencé à pousser contre l'armée principale, les étagères de Moscou, Vladimir et Souzdal. Une foule de Tatars a franchi la grande bannière, coupé son bâton et tué le boyard Brenko, le prenant pour le grand-duc. Mais Gleb Bryansky et Timofey Vasilyevich ont réussi à rétablir l'ordre et à fermer à nouveau le grand régiment. A sa droite, Andrei Olgerdovich l'a emporté sur les Tatars ; mais il n'osa pas chasser l'ennemi, pour ne pas s'éloigner du gros régiment, qui n'avançait pas. Une forte horde tatare s'est empilée sur ces derniers et a tenté de percer ; et ici de nombreux gouverneurs ont déjà été tués.

Dmitry et ses assistants ont mis en place des régiments dans la bataille de Kulikovo de telle manière que les Tatars ne pouvaient les couvrir d'aucun côté. Tout ce qu'ils avaient à faire était de percer le système russe quelque part, puis de le frapper à l'arrière. Voyant l'échec au centre, ils se sont précipités avec fureur vers notre aile gauche. La bataille la plus féroce faisait rage ici depuis un certain temps. Lorsque les princes Belozersky, qui commandaient le régiment de gauche, tombèrent tous à mort en héros, ce régiment s'embrouilla et commença à reculer. Le grand régiment risquait d'être débordé ; toute l'armée russe aurait été épinglée à Nepryadva et aurait été exterminée. Des cris furieux et des cris victorieux des Tatars se faisaient déjà entendre sur le terrain de Kulikovo.

I. Glazounov. Prépondérance temporaire des Tatars

Mais pendant longtemps, le prince Vladimir Andreevich et Dmitry Volynets ont regardé la bataille depuis une embuscade. Le jeune prince était impatient de se battre. Beaucoup d'autres jeunes gens ardents partageaient son impatience. Mais un gouverneur expérimenté les a retenus.

La féroce bataille de Koulikovo durait depuis deux heures. Jusqu'à présent, les Tatars étaient également aidés par le fait que la lumière du soleil frappait les Russes en plein dans les yeux et que le vent leur soufflait au visage. Mais peu à peu le soleil se coucha de côté, et le vent tira dans l'autre sens. L'aile gauche, qui partait en désordre, et l'armée tatare qui la conduisaient, rattrapèrent la chênaie, où était stationné le régiment d'embuscade.

« Maintenant, notre heure est venue ! - s'exclama Bobrok. - Osez, frères et amis. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » !

V. Matorin, P. Popov. Frappe du régiment d'embuscade

"Comme des faucons sur un troupeau de grues", l'escouade d'embuscade russe s'est précipitée vers les Tatars. Cette attaque inattendue de l'armée fraîche a confondu les ennemis, fatigués de la longue bataille sur le champ de Kulikovo et ayant perdu leur formation militaire. Ils furent bientôt complètement dépassés.

Pendant ce temps, Dmitri Olgerdovich, placé avec son détachement derrière un grand régiment (en réserve), ferma son flanc, qui s'ouvrit avec le recul de l'aile gauche, et le gros des forces tatares, qui continuait de se presser contre le grand régiment russe, ne avoir le temps de l'énerver. Maintenant, lorsqu'une partie importante de l'armée ennemie a été dispersée et que l'escouade d'embuscade est arrivée à temps pour que l'armée russe aide sur le terrain de Kulikovo pour aider l'armée principale, cette dernière est allée de l'avant. Les Tatars, attaquant férocement au début de la bataille, étaient déjà fatigués. Leur armée principale vacilla et commença à battre en retraite. A la descente de Red Hill, renforcés par les forces du dernier khan, les Tatars s'arrêtèrent près de leurs campements et rentrèrent dans la bataille. Mais pas pour longtemps. Les Russes couvraient les ennemis de toutes parts. Toute la horde tatare s'est transformée en fuite sauvage depuis le champ de Kulikov. Mamai lui-même et ses voisins sur des chevaux frais ont galopé dans la steppe, laissant le camp avec beaucoup de bonnes choses aux vainqueurs. Des détachements de cavalerie russes chassèrent et battirent les Tatars jusqu'à la rivière Mechi, à une distance d'environ quarante verstes ; et capturé de nombreux chameaux, chargés de divers biens, ainsi que des troupeaux entiers de bétail et de petit bétail.

« Mais où est le grand prince ? - Se sont interrogés à la fin de la bataille de Koulikovo, les princes et gouverneurs survivants.

Vladimir Andreevich « s'est tenu sur les os » et a ordonné que le rassemblement soit claironné. Lorsque l'hôte s'est réuni, Vladimir a commencé à demander qui avait vu le grand-duc. Dans toutes les directions du champ de Kulikov, il a envoyé des justiciers à la recherche de Dmitry et a promis une grande récompense à ceux qui le trouveraient.

Enfin, deux Kostromich, Fiodor Sabur et Grigori Khlopischev, virent le Grand-Duc couché sous les branches d'un arbre abattu ; il était vivant. Les princes et boyards se précipitèrent à l'endroit indiqué et s'inclinèrent à terre devant le grand-duc.

Dmitry ouvrit les yeux avec difficulté et se leva. Son casque et son armure ont été excisés ; mais le protégea du tranchant des épées et des lances. Cependant, le corps était couvert de plaies et de contusions. Compte tenu de l'obésité importante de Dmitry, nous comprendrons à quel point il a été gêné par la bataille prolongée et comment il a été étourdi par les coups, dont la plupart ont touché la tête, les épaules et le ventre, surtout lorsqu'il a perdu son cheval et s'est battu ennemis à pied. Il faisait déjà nuit. Dmitry a été mis sur un cheval et emmené à la tente.

Le lendemain était dimanche. Dmitry a tout d'abord prié Dieu et l'a remercié pour la victoire; puis il est allé à l'armée. Avec les princes et les boyards, il a commencé à faire le tour du champ de Koulikovo. Triste et terrible était la vue d'un champ couvert de tas de cadavres et de mares de sang collé. Chrétiens et Tatars étaient mêlés les uns aux autres. Les princes Belozerskiy Fiodor Romanovich, son fils Ivan et son neveu Semyon Mikhailovich, gisaient avec certains de leurs proches et de nombreux justiciers. En comptant avec les Belozersky, jusqu'à quinze princes et princes russes sont tombés lors de la bataille de Koulikovo, dont deux frères Tarusa et Dmitry Monastyrev.

Champ de Koulikovo. Debout sur les os. Artiste P. Ryzhenko

Le Grand-Duc a versé des larmes sur les cadavres de son favori Mikhail Andreevich Brenk et du grand boyard Nikolai Vasilyevich Velyaminov. Parmi les personnes tuées se trouvaient également : Semyon Melik, Valuy Okatievich, Ivan et Mikhail Akinfovich, Andrei Serkizov et de nombreux autres boyards et nobles. Le moine Oslyabya était également parmi les morts.

Le grand-duc est resté huit jours près du site de la bataille de Koulikovo, laissant à l'armée le temps d'enterrer ses frères et de se reposer. Il ordonna de compter le nombre de rati restants. Seulement quarante mille ont été trouvés; par conséquent, beaucoup plus de la moitié ont été tués, blessés et craintifs qui ont laissé leurs bannières.

Pendant ce temps, Jagailo Litovsky le 8 septembre n'était qu'à un jour du site de la bataille de Kulikovo. Ayant reçu la nouvelle de la victoire de Dmitry Ivanovich Moskovsky, il est rentré précipitamment.

Le voyage de retour des troupes de Dmitry Donskoy depuis le champ de Koulikov

Enfin, l'armée russe entreprit la campagne de retour du champ de Kulikovo. Son train de wagons s'accrut d'une multitude de wagons saisis aux Tatars, chargés de vêtements, d'armes et de toutes sortes de marchandises. Les Russes ont ramené de nombreux guerriers grièvement blessés dans des bûches faites d'une coupe le long d'une coupe avec un milieu évidé. En longeant les limites occidentales de Riazan, le grand-duc interdit à nouveau à l'armée d'offenser et de piller les habitants. Mais il semble que cette fois l'affaire n'ait pas été sans quelques affrontements hostiles avec le peuple de Riazan. Lorsque Dmitry, laissant derrière lui l'armée principale, avec de la cavalerie légère est arrivé à Kolomna (21 septembre), aux portes de la ville, il a été accueilli par le même évêque Gerasim, qui a effectué un service d'action de grâce. Après être resté quatre jours à Kolomna, le grand-duc se hâta de se rendre à Moscou.

Les messagers ont depuis longtemps informé les habitants de la glorieuse victoire de la bataille de Koulikovo, et la liesse populaire s'en est suivie. Le 28 septembre, Dmitry entra solennellement à Moscou. Il a été accueilli par une épouse joyeuse, de nombreuses personnes, un clergé avec des croix. La liturgie et le service d'action de grâces ont été célébrés dans l'église de la Dormition. Dmitry a divisé les pauvres et les pauvres, et en particulier les veuves et les orphelins laissés après les soldats tués.

De Moscou, le grand-duc se rend avec les boyards au monastère de la Trinité. "Père, avec vos saintes prières, j'ai vaincu les infidèles", a déclaré Dmitry à l'abbé Serge. " Le Grand-Duc a généreusement doté le monastère et les frères. Les corps des moines Peresvet et Oslyabya ont été enterrés près de Moscou dans l'église de la Nativité du monastère de Simonov, dont le fondateur était le neveu de Serge de Radonezh, Fedor, à l'époque confesseur du grand-duc Dmitri. Dans le même temps, de nombreuses églises ont été fondées en l'honneur de la Nativité de la Vierge, puisque la victoire a eu lieu le jour de cette fête. L'église russe a établi chaque année pour célébrer la mémoire des personnes tuées sur le terrain de Kulikovo à Dmitrovskaya samedi, car le 8 septembre 1380 est tombé samedi.

L'importance de la bataille de Koulikovo

Le peuple de Moscou s'est réjoui de la grande victoire et a glorifié Dmitry et son frère Vladimir, donnant au premier le surnom Donskoï, et le deuxième Le brave... Les Russes espéraient que la Horde serait vaincue dans la poussière et que le joug tatar serait renversé à jamais. Mais cet espoir n'était pas destiné à se réaliser si tôt. Deux ans plus tard, Moscou allait être incendiée lors de la campagne de Khan Tokhtamych !

Mais plus on connaît l'exploit accompli par Dmitry Donskoï en 1380, plus on est convaincu de sa grandeur. A l'heure actuelle, il nous est difficile d'imaginer quel travail il a fallu il y a cinq cents ans au Grand-Duc de Moscou pour rassembler et amener cent ou cent cinquante mille personnes sur le champ de la bataille de Koulikovo ! Et pas seulement pour les rassembler, mais aussi pour rallier des parties assez diverses de cette milice en une seule armée. La gloire de la victoire de Koulikovo a renforcé la sympathie du peuple pour les collectionneurs moscovites de la Russie et a beaucoup contribué à la cause de l'unification de l'État.

D'après les travaux du plus grand historien russe D. Ilovaisky

Bataille de Koulikovo, 1380

Bataille du champ de Koulikovo- bataille entre les troupes russes unies sous le commandement du prince de Moscou Dmitri Ivanovitch et les troupes de la Horde d'Or, subordonnées à Beklarbek Mamayu... Cette bataille était à bien des égards très importante pour l'histoire et était probablement la plus grande bataille du XIVe siècle et la première grande victoire russe sur les Mongols.

Invasion mongole de la Russie

En 1237, les troupes des Mongols conduites par Batu envahi le territoire de la principauté de Riazan. Trois ans plus tard, la majeure partie de la Russie, à l'exception de la principauté de Novgorod, était en ruines. L'invasion des Mongols, selon les historiens, a retardé le plein développement de la Russie pendant plus de 2 siècles.

Contrairement aux campagnes mongoles en Europe, après la fin des hostilités, les Mongols prirent possession de la majeure partie de la Russie et forcèrent les résidents locaux à payer tribut. Novgorod, malgré le fait qu'il ait réussi à éviter le sort de Kiev et de Vladimir, a également été contraint de payer un large tribut aux khans mongols. Novgorod a également été soumis à de nombreux raids mongols-tatares pendant 50 ans.

La direction commence à changer

L'opposition aux Mongols prit une autre direction en 1252, lorsque le prince Andreï Iaroslavovitch mena ses troupes contre les Tatars près de Pereslavl-Zalessky. Mais, le vrai résultat a été atteint en 1285, lorsque le prince Dmitri Alexandrovitch a réussi à chasser les Tatars des terres de Novgorod.

A partir de 1269, les princes russes commencèrent effectivement à être recrutés par les Mongols dans leurs armées, et les Russes combattirent aux côtés de certains khans de la Horde d'Or. La direction de la lutte des Russes était encore clairement définie et, à partir de 1270, le nombre des troupes russes avait considérablement augmenté. Les influences européennes sont devenues de plus en plus évidentes et la combinaison de styles de combat a contribué au succès progressif de l'armée russe.

Par exemple, les archers à cheval étaient encore un casse-tête pour de nombreuses armées occidentales, et les tentatives infructueuses des Allemands et des Scandinaves d'étendre leurs possessions aux dépens des territoires de Novgorod en sont des exemples évidents. Les blindés, les armes et l'artillerie européens sont également devenus un élément important des affrontements ultérieurs entre les Russes et les Mongols.

Au début du XIVe siècle, les armes et armures des Mongols sont devenues considérablement obsolètes, tandis que la puissance militaire russe augmentait. L'importance de Moscou en tant que ville a considérablement augmenté, tandis que celle de Kiev a diminué. Ce sont les Moscovites, sous la direction de plusieurs dirigeants inspirants, qui ont libéré la Russie du joug mongol.

Lors de la bataille de Koulikovo, les troupes russes unies sous le commandement de Dmitri Ivanovitch Moskovski face à des forces tatares beaucoup plus importantes, dirigées par Mamay... Alliés de Mamai, Grand-Duc Oleg Riazanski et le grand-duc Jagailo lituanien, étaient en retard pour la bataille.

Koulikovo, 1380

La bataille de Kulikovo a eu lieu le 8 septembre sur le champ de Kulikovo près de la rivière Don. Les troupes russes se sont alignées sur les trois lignes traditionnelles, les réserves sont restées à l'arrière et la cavalerie d'élite de Vladimir Andreevich, prince de Serpoukhov (cousin de Dmitri), a été cachée dans une embuscade. Mamai a également aligné ses troupes en ligne. Au milieu se trouvait l'infanterie mercenaire génoise. Sur les flancs et derrière l'infanterie se trouvaient la cavalerie de la Horde et d'autres mercenaires. Il y avait une réserve derrière eux.

Le nombre de guerriers qui ont pris part à la bataille fait l'objet de nombreux débats. Par exemple, selon certaines estimations, la force des Mongols comptait environ 250 000 soldats. Le nombre de 100 à 120 000 Mongols et 70 000 Russes est considéré comme acceptable, mais un chiffre plus raisonnable est d'environ 70 000 Mongols et 36 000 Russes. Quoi qu'il en soit, ces chiffres sont encore énormes pour les armées de l'époque.

A.P. Bubnov "Matin sur le champ de Kulikovo"

Un épais brouillard recouvrit le champ de Kulikovo le matin du 8 septembre 1380. Le brouillard ne s'est dissipé qu'à 11 heures du matin, après quoi les deux armées ont avancé l'une contre l'autre.

La bataille a commencé par un duel entre un moine russe Alexandre Peresvet et un chevalier tatar nommé Chelubey... Les deux se sont entretués avec des lances lors du premier passage, bien que la légende russe raconte que Peresvet n'est pas tombé de son cheval, contrairement à Chelubey. Après le duel, la bataille a commencé et les deux camps ont subi de lourdes pertes. Peresvet est devenu plus tard un héros et souvent son image est devenue un exemple de courage.

M. A. Avilov "Le duel de Peresvet avec Chelubey sur le terrain de Kulikovo"

L'infanterie génoise, soutenue par la cavalerie tatare, attaqua le régiment avancé des Russes, mais l'assaut fut contenu. Après que la première attaque a été repoussée, les restes du régiment sont retournés à l'armée russe principale. La cavalerie de la Horde lance une puissante attaque frontale sur toute la ligne du front russe. Dmitry lui-même s'est battu aux premiers rangs et a reçu plusieurs coups au torse et à la tête et a été deux fois éjecté de son cheval. Seule une armure de style européen lui a sauvé la vie.

Malgré la brutalité des attaques, les Russes tiennent bon et obligent Mamai à envoyer ses réserves contre le flanc gauche russe, espérant les déchirer. Malgré la résistance farouche des soldats russes, la Horde réussit à percer les lignes des Russes. Ayant perdu la plupart de ses guerriers, l'aile gauche a commencé à battre en retraite. Les réservistes n'ont pas sauvé la situation. Vers 14 heures, la Horde est entrée à l'arrière des Russes, contournant les principales forces de l'armée russe. Les troupes russes couraient un réel danger de défaite.

A ce moment, la cavalerie de Vladimir Andreevich Serpukhovsky, dirigée par Dmitri Bobrok- Prince Volynsky - a attaqué la cavalerie de la Horde par l'arrière. Ce déploiement inattendu de nouvelles troupes russes a radicalement changé la donne. A partir de ce moment, les troupes russes passent à l'offensive. L'armée de Mamai s'enfuit et sa poursuite se poursuit jusque tard dans la nuit. La dure bataille a duré environ quatre heures et s'est terminée par une victoire absolue pour les Russes. Les troupes de la Horde d'Or ont été complètement détruites. Mamai s'est enfui en Crimée, où il a ensuite été tué par ses ennemis. Les rênes de la Horde passèrent à Tokhtamych.

Un prix élevé a été payé pour la victoire. Douze princes et 483 boyards (la couleur de l'armée russe) ont été tués - c'est 60% de tous les chefs militaires de l'armée russe - plus une partie importante de leurs armées. Il a fallu 7 jours pour enterrer avec honneur tous les soldats tombés dans cette bataille.

Après la bataille, Dmitry Ivanovich a reçu le surnom Donskoï, puis fut canonisé. La bataille de Koulikovo est devenue l'une des plus grandes, sinon la plus grande bataille du Moyen Âge. Plus de cent mille soldats y ont participé.

Suite de la bataille

Cette victoire marqua le début de la fin de la domination mongole en Russie, qui se termina officiellement en 1480 avec le grand Debout sur la rivière Ugra... La bataille de Koulikovo était plus importante pour l'unification des terres russes. Selon l'un des historiens, les Russes se sont rendus dans le champ de Kulikovo en tant que citoyens de diverses principautés et sont revenus en tant que seul peuple russe.

Cependant, on était encore loin de la chute de la Horde d'Or. À peine deux ans plus tard, en 1382, Tokhtamych attaqua la Russie et Moscou fut pillée et incendiée presque jusqu'au sol. Tokhtamysh a été un grand succès car les Russes ne pouvaient tout simplement pas recruter suffisamment d'hommes pour le combattre. Cela suggère que les Russes n'ont pas encore été en mesure de compenser entièrement les pertes subies dans le champ de Kulikovo. Cependant, déjà en 1386, Dmitry Donskoï était capable de diriger une armée solide contre Novgorod. Le conflit fatal avec Tamerlan a empêché Tokhtamych d'obtenir de nouveaux succès en Russie. En 1399, les Russes sont sévèrement battus par les troupes de l'émir. Edigeya dans la bataille sur la rivière Vorskla.

En fin de compte, les conflits entre les Mongols et l'unification des Russes ont conduit à la défaite finale de la Horde d'Or et à la chute de sa capitale Kazan. L'un des États les plus puissants qui faisaient partie de l'ancienne Horde d'Or - les Tatars de Crimée - plus tard, dans de nombreuses guerres, a même pris le parti des Russes.

La bataille de Koulikovo elle-même n'est pas tellement importante, car les Mongols ont rapidement restauré ce qu'ils avaient perdu. Au contraire, il est devenu un symbole de la lutte contre les Mongols et a été la source d'inspiration pour toutes les campagnes ultérieures contre eux. Ce fut la première bataille à grande échelle avec les Mongols dans laquelle les Russes étaient victorieux. La bataille de Koulikovo a détruit le mythe de l'invincibilité des Mongols en Russie, tout comme la bataille d'Ain Jalut au Moyen-Orient.

Le lieu de la bataille est marqué par un temple commémoratif construit selon le projet d'Alexei Shchusev. Le moine-guerrier Alexandre Peresvet, qui tua le chevalier tatar Chelubey (également connu sous le nom de Temir-Mirza), mais qui mourut lui-même dans ce duel, devint un héros après la bataille.

Voici un article unique qui peut prétendre être une percée majeure dans l'étude des événements de la bataille de Koulikovo. Il a été publié sous forme imprimée dans le deuxième numéro de l'almanach, et maintenant l'auteur le publie électroniquement dans sa chronique sur le site Web. Le matériel est donné avec toutes les notes de bas de page et dans l'édition originale, à l'exception du titre. Le titre original était « Sur la géographie de la bataille de Koulikovo ».

La bataille qui a eu lieu au début du mois de septembre 1380 sur le champ de Kulikovo, en termes de signification historique, appartient aux événements marquants - pas moins que la bataille sur le champ de Borodino à la fin du mois d'août 1812. Mais Bataille de Koulikovo, contrairement à Borodino, s'est terminé par la défaite complète de l'armée ennemie. Les restes des troupes tatares ont fui le champ de bataille, poursuivis par la cavalerie russe. L'échelle des deux batailles, en termes de nombre de troupes y participant et de taille du champ de bataille, différait peu, bien que les informations provenant de différentes sources sur les événements de 1380 ne soient pas sans divergences.

Selon les chroniques russes, la taille de l'armée du grand-duc de Moscou Dmitri Ivanovitch, ainsi que les troupes alliées des terres russes qui le soutenaient et les détachements de princes individuels, pourraient légèrement dépasser deux cent mille soldats. 1 Les chroniqueurs s'écrient unanimement que « depuis le début le monde n'a jamais eu un pouvoir aussi puissant que les princes russes, comme ce grand prince Dmitri Ivanovitch ». 2 Apparemment, l'armée de Mamai, qui s'opposa aux Russes et fut vaincue par eux, était en nombre similaire. La chronique allemande de Detmar sous 1380 a rapporté la "grande bataille" entre les Russes et les Tatars, où quatre cent mille ont combattu des deux côtés et où les Russes ont gagné. 3

Cependant, les dernières décennies ont été marquées non seulement par les habituelles conférences, articles et recueils à l'occasion des deux anniversaires réguliers du « Massacre de Mamayev » en 1980 et 2005, mais aussi par la diffusion - notamment dans le milieu pseudo-scientifique - du scepticisme croissant et, il faut bien l'admettre, non déraisonnable quant à la véritable signification historique de ces événements. Je ne parle pas ici des fantasmes pseudoscientifiques d'A.T. Fomenko, mais la crise de confiance dans les données de la science académique du siècle et demi passé.

Les paradoxes criants de l'interprétation actuelle de la bataille de Koulikovo découlent d'un facteur prétendument géographique. En réalité, cependant, d'une interprétation erronée de longue date du sens des sources écrites importantes. Selon les chroniques des XIV-XVI siècles, l'armée russe se préparait à la bataille. pour Don(c'est-à-dire à l'ouest du Don. - S.A.), le champ est libre, au pays de Mamaev, à l'embouchure de la rivière Nepryadva". 4 Il est très significatif que les chroniqueurs soient tout à fait unanimes pour indiquer ces trois paramètres géographiques les plus importants : Sofia première et Novgorod quatrième chroniques - « Le grand prince Dmitri Ivanovitch a traversé le Don dans un champ purement dans les terres de la Horde, à l'embouchure de la rivière Nepryadva" ; 5 Novgorod première chronique - "Vnide bo dans leur pays au-delà du Don et le champ est propre, à l'embouchure de la rivière Nepryadva"; 6 La Chronique de Siméon et le Chroniqueur de Rogozhsky - "Le Grand Prince ira au-delà du Don, et le champ était clair et grand, et ces ordures Polovtsi, des policiers tatars ont été dispersés, si le champ était clair à l'embouchure de la Nepryad'va Fleuve." sept

Cependant, au confluent de la Nepryadva dans le Don, comme cela a été récemment découvert, il n'y avait alors en aucun cas "un champ ouvert, un grand vert". Des études menées par des paléogéographes et des paléobotanistes ont établi qu'à cette époque il y avait une forêt-steppe, qui n'avait que de petites zones ouvertes de 2-3 km de large. 8 Aucune de ces clairières n'aurait pu accueillir un nombre important de participants à la bataille. Il n'était pas difficile pour les archéologues d'expliquer l'étrange rareté des fragments d'armes qu'ils ont trouvés. 9 Les chefs des fouilles archéologiques de Kulikovo Pole ont commencé à dire dans leurs entretiens que la discussion ne devrait pas porter sur une bataille majeure, mais sur des escarmouches entre des détachements de cavalerie relativement petits.

Il convient ici de citer des exemples du caractère péremptoire et du niveau scientifique de telles déclarations capturées à l'occasion de l'anniversaire de la bataille sur les pages d'un grand magazine moscovite. Le correspondant du magazine "Neskuchny Sad" a rencontré les responsables de l'époque des fouilles archéologiques qui avaient été menées sur le champ de Kulikovo pendant dix ans depuis 1995. Ce sont les candidats des sciences historiques M.I. Gonyany et O.V. Dvurechensky. Comme l'écrit le correspondant, non sans ironie, « selon les récits des scientifiques, la véritable image de la grande bataille est très différente du manuel. "La longueur du champ de bataille est de deux kilomètres avec une largeur maximale de huit cents mètres", explique Mikhail Gonyany, chef de l'expédition Verkhne-Don. l'esprit public est grandement exagéré. « À l'époque soviétique, ils pensaient que c'était une milice », explique Dvurechensky. - Maintenant, nous pensons que les professionnels se sont battus - de cinq à dix mille des deux côtés, des cavaliers. " Onze

Ce que les historiens professionnels de la Russie pré-soviétique pensaient à ce sujet, ce candidat des sciences historiques ne le dit pas. Il est vrai qu'il mentionne certaines chroniques, nommant spécifiquement la « Quatrième Chronique de Novgorod de la Jeune Exposition » qui n'a jamais existé et citant une citation fictive « près de l'embouchure du Don et de Nepryadva », prétendument glanée dans le « Novgorod Sophia Chronicle Compendium » qui a pas réellement survécu, 12 a représentant en fait une distorsion tendancieuse de ce qui est réellement lu dans les annales que j'ai citées ci-dessus.

Rivière Nepryadva avant de se jeter dans le Don
Il est triste que ces déclarations sensationnelles et similaires se soient depuis longtemps multipliées et aient pris pied sur Internet. Curieusement, ils ont parfois commencé à influencer même les déclarations des historiens professionnels - sans parler des journalistes avides de discréditer l'histoire russe et des commentateurs sans scrupules. Et à Toula, le Musée-Réserve du Pôle Kulikovo a même publié la Grande Encyclopédie Illustrée consacrée à ce domaine. Son volume est de 744 pages, dont plusieurs pages sont consacrées à la bataille de Koulikovo elle-même. Ici, vous pouvez déjà lire que "selon les dernières données scientifiques, les troupes russes se sont alignées, avec le Don et le Nepryadva dans le dos entre le ravin Rybiy Verkh et Smolka, occupant un front ne dépassant pas un kilomètre et demi". 13 Ainsi, au cours des deux années qui se sont écoulées depuis les déclarations ci-dessus des archéologues, la maigre longueur du champ de bataille a été réduite d'un autre demi-kilomètre.

Cependant, les annales écrivent sans ambiguïté sur un nombre sans précédent de troupes qui ont été déployées plus de dix milles zone ouverte du champ Kulikova. "Et les étagères étaient couvertes d'un champ, comme à dix milles de la multitude de guerriers." 14

Mais certains historiens actuels de la bataille de Koulikovo, en particulier des archéologues, ont inventé, comme nous l'avons vu, une sorte de "sortie" de l'écart flagrant, déclarant que les sources écrites russes et étrangères ont à plusieurs reprises exagéré l'ampleur de la bataille et, en conséquence, le nombre de troupes de chaque côté.

Hors de vue des historiens actuels et anciens de la bataille de Koulikovo est resté un fait important : le mot « bouche » à cette époque signifiait la source rivières. Cette utilisation des mots est documentée dans toutes les listes de la première chronique de Novgorod des versions plus anciennes et plus jeunes connues des manuscrits des XIVe et XVe siècles. Cette chronique parle de la fin de la guerre entre Veliky Novgorod et la Suède :

En été 6831. Khodisha Novgorodians avec le prince Yuryem et installa la ville à l'embouchure de la Neva, sur l'île d'Orekhovy ; les mêmes ambassadeurs qui sont arrivés sont grands du roi de St. 15

Ici, nous parlons de la construction de la forteresse russe Oreshek (plus tard - Shlisselburg) un demi-siècle avant la bataille de Kulikovo. "Orekhovy Ostrov" est situé dans le cours supérieur de la rivière Neva à sa sortie du lac Ladoga. L'expression « à l'embouchure de la Neva » signifie : à la source de la Neva.

Si les historiens de la bataille de Koulikovo, ne se limitant pas à la compréhension actuelle des mots "bouche de Nepryadva", se sont suffisamment tournés vers l'histoire de la langue russe ou ont lu avec une attention particulière non seulement ces fragments des chroniques bien connues de la XIV-XV siècles, où cette bataille est décrite, alors le problème aurait pu ne pas se poser. Notre linguiste exceptionnel, l'académicien Izmail Ivanovich Sreznevsky, il y a plus de cent ans, a achevé la publication du dictionnaire de la langue russe ancienne compilé par lui. La première édition de son dernier volume a été publiée à Saint-Pétersbourg en 1903, la deuxième édition (réimpression) - en cinq mille exemplaires - à Moscou en 1958. Dans ce livre, déjà au début du siècle dernier, on pouvait lire l'explication nécessaire :

Ust - l'embouchure de la rivière, la source de la rivière: à l'embouchure - à la source - ville postavish à l'embouchure de la Neva, sur l'île d'Orekhovy (une référence à la première chronique de Novgorod est donnée). seize

La Neva sort du lac Ladoga. Nepryadva coulait autrefois du lac Volova existant et maintenant, mais maintenant très petit - avant sa faible profondeur, laissant des traces du canal de son ancien cours supérieur près de lui. Des informations sur le fait que dans la première moitié du XVIIe siècle, ce lac a servi de source à certaines rivières du champ de Kulikovo peuvent être lues dans une source importante de cette époque - "Le livre du grand dessin". La carte la plus ancienne de la Russie elle-même n'a pas survécu, mais sa description la plus détaillée, compilée par le "décret du tsar" en 1627, a été publiée plus d'une fois. Dans l'édition publiée par l'Académie des sciences en 1950, compte tenu de toutes les listes connues à cette époque, vous pouvez lire un indice assez clair concernant la source de Nepryadva :

La rivière Upa coulait du lac Volova du haut de la rivière Nepryadva, du champ Kulikovo de la route Muravsky. 17

Il existe des cartes très détaillées (à grande échelle, dessinées à la main) des districts de la province de Tula, établies à la fin du XVIIIe siècle pour les besoins de l'arpentage général. Ces cartes montrent que le lac Volovo, situé au centre du champ de Kulikovo et déjà radicalement réduit en taille à cette époque, n'est séparé que de cent brasses du ruisseau qui donne naissance à la rivière Nepryadva. dix-huit

Les témoignages de sources indiquent clairement que la bataille de 1380 a eu lieu près de la source d'alors ("embouchure") de la rivière Nepryadva, dans la partie centrale du champ de Kulikovo - à une distance d'environ 50 kilomètres du confluent de cette rivière dans le don.

En conséquence, pour nos archéologues, qui au cours des dernières décennies ont recherché de manière particulièrement intensive mais sans succès les traces des fosses communes de dizaines de milliers de soldats russes morts sur le champ de Kulikovo, il est conseillé de déplacer la zone de leur travail de terrain quelque peu. Alors l'insignifiance surprenante des restes d'armes retrouvés jusqu'à présent lors des fouilles dans ce domaine recevrait une explication naturelle. Il convient de mentionner que l'insuffisance de l'ancienne zone de travaux archéologiques a commencé à se rendre compte il y a relativement longtemps parmi le personnel du musée-réserve du pôle Kulikovo. La presse a glissé le vœu que « les travailleurs de la réserve-musée ne s'isolent pas dans leurs études de la zone traditionnellement définie par eux comme le champ de Kulikovo au sens étroit du terme, mais élargiraient la zone de leurs recherches. ”. 19 Mais son expansion radicale a été entravée par l'adhésion de ces scientifiques à l'idée erronée, comme il s'est avéré, que la bataille a eu lieu au confluent de la Nepryadva dans le Don. vingt

La source de la rivière Nepryadva
La circonstance ci-dessus incite à repenser d'autres informations provenant de sources familières. Il est naturel de croire que la traversée du Don par les troupes russes décrite dans les annales dans la nuit du 7 au 8 septembre n'a pas été effectuée plus bas que le confluent de la Nepryadva dans celui-ci, comme on le croit maintenant, en procédant seulement de l'idée "traditionnelle" du lieu de la bataille elle-même, et en amont du Don près des établissements fortifiés de Fedosov, c'est-à-dire plus près du centre du champ de Kulikovo, où le Don est encore moins profond, et la route le long de laquelle les troupes russes se sont déplacées du nord s'en rapprochait au confluent de la rivière Muravlyanka dans le Don et où, à en juger par la géographie cartes, il y avait un passage à niveau utilisé à cette époque.

L'idée "traditionnelle" que la bataille a eu lieu sur la rive droite du Nepryadva perd également de son soutien. L'hypothèse de la « rive gauche », raisonnée de la manière la plus détaillée il n'y a pas si longtemps, a ensuite été critiquée et résolument rejetée. Le fait est que les partisans de cette hypothèse ont également interprété le mot "à l'embouchure de la Nepryadva" "traditionnellement" - comme l'endroit où cette rivière se jette dans le Don, et les paléogéographes qui ne sont pas d'accord avec cette hypothèse ont découvert qu'il était là le la rive gauche du Nepryadva qu'il y avait auparavant une forêt. 21

Mais il serait infondé de supposer que la forêt couvrait autrefois toute la rive gauche du Nepryadva jusqu'à sa source et sur de nombreux kilomètres dans le vaste champ de Koulikov. Une étude continue de ses sols pour déterminer les zones forestières possibles dans le passé n'a été réalisée que dans une petite zone dans le cours inférieur de cette rivière, car toutes les recherches du site de la bataille n'étaient basées que sur la compréhension actuelle des mots " bouche du Nepryadva".

Analyse de données extraites d'un ensemble de sources écrites officielles des XVI-XVII siècles. a conduit à la conclusion que le champ de Kulikovo d'alors n'était en aucun cas une forêt, mais "l'extrémité nord-est des steppes, qui, avec une langue large, s'enfonce profondément dans les forêts de feuillus des hautes terres de la Russie centrale le long du bassin versant des parties supérieures de la Don et Oka." En tant que chercheur actuel de la géographie historique du champ Kulikov O.Yu. Kouznetsov, "contrairement aux idées traditionnelles de l'historiographie russe de la période soviétique, il faut reconnaître l'importance de ses dimensions linéaires, atteignant 120 km d'ouest en est et 80 km du nord au sud". 22

Quant au XIVe siècle, les chroniques mentionnent unanimement et à plusieurs reprises précisément la zone ouverte ("le champ est dégagé"), le long de laquelle l'armée russe "est allée au-delà du Don vers la partie éloignée du pays". Dans un effort pour prévenir les actions de l'ennemi, il se dirigea à la hâte vers la source du Nepryadva - "ayant bientôt dépassé le Don férocement et en vain et en vain" (c'est-à-dire avec acharnement, courage et rapidité). 23

Le fait est que le grand-duc Dmitri Ivanovitch, ayant reçu un message encourageant du moine Hegumen Sergius de Radonezh, s'est d'abord préparé à rencontrer l'armée de Mamai sur la rive gauche du Don et avait déjà nommé des gouverneurs aux régiments, qui ont ensuite mis sur « les vêtements de leur local, comme un grand guerrier » (c'est-à-dire en armure conçue pour les distinguer pendant la bataille). Après avoir approché le Don, les gouverneurs russes « ont beaucoup réfléchi » s'ils devaient passer sur sa rive droite. 24 Cependant, la reconnaissance envoyée en avance, conduite par Semyon Melik, venait de rapporter que l'armée de Mamai se concentrait maintenant sur la rive droite du Don, attendant une liaison avec l'armée de Jagail, qui devait venir de l'ouest. Cette nouvelle a conduit à la décision du grand-duc Dmitri Ivanovitch de traverser rapidement le Don cette nuit-là. 25

Il a fallu très peu de temps à l'armée de cavalerie russe pour parcourir une distance d'environ 20 kilomètres le long de la ligne de partage des eaux de la steppe entre le cours supérieur des affluents de l'Upa et de la Nepryadva, du lieu de passage sur le Don à la partie centrale du champ de Kulikov. Les fantassins sont arrivés plus tard, bien sûr. Mais bien avant midi le 8 septembre, la concentration des troupes russes devait être achevée. «Je suis venu chez le grand prince Dmitri Ivanovitch pour le Don dans un champ propre, au pays de Mamaev à l'embouchure de la rivière Nepryadva, et devenir ce prince était grand dans sa portée (c'est-à-dire correctement), déchargeant les régiments et infliger aux gouverneurs ». 26

L'armée de la Horde de Mamai, attendant l'arrivée des alliés - l'armée lituanienne de Yagaila, avait apparemment l'intention d'être la première à pénétrer dans la zone ouverte au centre du champ de Kulikovo entre les cours supérieurs des affluents Don et Oka. C'était la dernière section de la route vers la Russie, qui était depuis longtemps maîtrisée par les habitants de la steppe, qui recevra plus tard la désignation "Muravsky Shlyakh". Selon elle, les Tatars de Crimée effectueront alors leurs raids dévastateurs sur les terres russes pendant plusieurs siècles, atteignant parfois même Moscou. Mais le 8 septembre 1380, la future voie Muravsky a été bloquée par l'armée combinée du grand-duc Dmitri Ivanovitch, qui a bloqué le chemin de la Horde vers Moscou. Mamaï dut donc engager la bataille avec les Russes, sans attendre l'approche des troupes de Jagail.

De ce qui a été dit, il s'ensuit que la bataille de Koulikovo ne s'est pas déroulée sur le site de « 2-3 kilomètres carrés », comme l'historien A.E. Petrov. 27 Elle s'est déroulée dans un espace des dizaines de fois plus grand que de telles dimensions. Déployées en "champ ouvert" sur dix verstes le long du front, les troupes russes devaient disposer d'une profondeur de formation suffisante pour leur manœuvre et pour l'introduction opportune d'une puissante réserve au combat, qui décidait de l'issue de la bataille.

Ayant envoyé un régiment d'embuscade "en haut du Don" depuis le lieu du passage général (dans les chroniques il est souvent appelé "ouest", ce qui correspond à l'emplacement - à l'ouest des forces principales) sous le commandement de son cousin, Le prince Vladimir Andreevich Serpukhovsky, et "le mari est sage et courageux" Dmitry Mikhailovich Bobrok Volynsky, et trois autres princes célèbres, et "caché dans les chênaies" 28 cette réserve de choc, le grand-duc Dmitri Ivanovitch a assuré la victoire. Dubrava n'est pas un épicéa ou un buisson qui gêne le mouvement des troupes. Sous les cimes des chênes, il était possible de positionner secrètement de nombreuses cavaleries puis, au bon moment, de les envoyer à l'attaque, à l'improviste pour l'ennemi.

Divers historiens de la bataille de Koulikovo ont suggéré l'emplacement de la petite forêt de chênes disparue à différents points près du confluent de la Nepryadva dans le Don.

Mais à ce jour, il existe une forêt de chênes non loin du bord du champ de Kulikov, en direction nord-est du lac Volova. Cette forêt est indiquée non seulement sur les cartes modernes de la région de Toula, mais sur les anciennes cartes de l'arpentage général de la province de Toula. La superficie actuelle de cette chênaie est d'une vingtaine de kilomètres carrés. 29 La distance actuelle entre son bord sud et le cours supérieur du Nepryadva est de vingt-cinq kilomètres. Mais avant, la distance aurait pu être nettement moindre, puisque les sections sud de la forêt ont probablement été abattues lors de la construction de la ville de Bogoroditsk, qui est désormais située à proximité de cette forêt par le sud.

Le régiment de cavalerie du prince Vladimir Andreevich Serpukhovsky, dirigé depuis le lieu du passage commun, "en haut du Don", pourrait atteindre cette forêt de chênes, qui se trouve maintenant à 3 kilomètres au nord et 20 kilomètres à l'ouest du passage, plus tôt que les régiments à pied russes s'est approché du cours supérieur du Nepryadva.

Les principales forces de l'armée russe déployées pendant dix verstes étaient censées être localisées, bloquant le chemin de l'ennemi vers Moscou, dans l'interfluve des affluents du Don et de l'Oka. Vraisemblablement, au nord-nord-est de la zone immédiatement adjacente au lac Volova, entre le cours supérieur des rivières Nepryadva et Uperta, sensiblement au nord du cours supérieur de la rivière Mecha (maintenant la Belle Mecha) et de son affluent, le Rivière Plotovaya Mecha (maintenant Sukhaya Plota). Les Tatars se sont approchés de la source du Nepryadva par le sud-sud-ouest, depuis le coude nord des Épées. 30

Courbe de la rivière des épées
L'attaque écrasante du régiment d'embuscade, brièvement décrite dans la Chronique de la bataille de Koulikovo, a conduit, comme vous le savez, au fait que "les Tartares et Mamai ont été vaincus". Le prince Vladimir Andreevich "et de nombreux autres gouverneurs" qui menaient la poursuite, "les ont conduits et les ont battus jusqu'aux épées de la rivière et dans leurs camps, et prenant toutes leurs richesses et leurs troupeaux et ceux qui s'y enfuirent, un nombre incalculable de personnes périrent. Dans le même temps, de nombreux Be et Rus ont été tabassés. » 31

La distance du cours supérieur du Nepryadva au sud-sud-ouest jusqu'au coude du cours supérieur du Mechi situé ici est inférieure à 20 kilomètres. Il fut vaincu, continuant à se battre sur leurs chevaux déjà fatigués, par les poursuivants russes de la Horde en fuite. Mais il serait irréaliste de penser que cette persécution a commencé à partir du lieu "traditionnellement" localisé de la bataille - au confluent du Nepryadva dans le Don. D'ici au virage le plus proche des Épées (dans son parcours médian) situé au sud, la distance est de plus de soixante kilomètres.

De ce qui a été dit, il résulte que l'emplacement même du camp ennemi capturé par les Russes ne pouvait pas être près du cours inférieur du Nepryadva, mais seulement près de son cours supérieur.

Mais la fuite des restes de l'armée vaincue de Mamai n'a guère eu lieu que dans les directions méridionales. Une partie de la Horde pourrait se précipiter vers l'ouest et rejoindre les troupes de Jagail. L'autre partie s'enfuit vers l'est, ripostant à l'arc sur les bosquets de la rive droite de la Nepryadva. Les traces de la poursuite de ces fugitifs, comme on peut le supposer, sont les fragments d'armes retrouvés ici en petit nombre, que j'ai mentionnés plus haut.

Il serait utile que les historiens modernes de la bataille de Koulikovo - en particulier les archéologues - comprennent plus largement les spécificités de leurs résultats et se tournent plus souvent vers l'héritage classique de la science russe, en corrélant avec lui les problèmes actuels de leurs travaux.

Le plus grand historien russe Sergueï Mikhaïlovitch Soloviev a écrit sur l'importance de la victoire sur le terrain de Koulikovo il y a cent cinquante ans : « Les chroniqueurs disent qu'une bataille comme Koulikovo n'a jamais eu lieu auparavant en Russie ; L'Europe a depuis longtemps perdu l'habitude de telles batailles. Tel fut le massacre catalan, où le commandant romain sauva l'Europe occidentale des Huns ; telle fut la bataille de Tours, où le chef franc sauva l'Europe occidentale des Arabes. La victoire de Koulikovo a exactement le même sens dans l'histoire de l'Europe de l'Est que les victoires des Catalans et de Tours ont dans l'histoire de l'Europe de l'Ouest, et porte avec elles le même caractère, celui d'une bataille terrible, sanglante, d'un affrontement désespéré. entre l'Europe et l'Asie, qui était censé résoudre une grande question dans l'histoire de l'humanité - laquelle de ces parties du monde triomphera de l'autre. Telle est la signification historique mondiale de la bataille de Koulikovo. » 32

A notre époque, la question du triomphe de l'Europe ou de l'Asie appartient depuis longtemps au passé. Mais les intérêts de la véritable souveraineté de notre pays exigent une attention particulière aux pages héroïques de son histoire séculaire.

Sergueï N. Azbelev,
Docteur en Philologie, Professeur

(Mamaevo ou Bataille du Don) - la bataille des troupes des principautés russes avec la Horde le 8 septembre 1380 (été 6888 de la création du monde) sur le territoire du champ de Kulikovo entre les rivières Don, Nepryadva et Belle Mecha sur le territoire appartenant actuellement aux districts de Kimovsky et Kurkinsky de la région de Toula, sur une superficie d'environ 10 km².

Fond

Dans les années 60 du XIVe siècle, le renforcement de la principauté de Moscou en Russie et du temnik Mamai dans la Horde d'or se sont poursuivis presque simultanément, et l'unification de la Horde sous le règne de Mamai a été largement facilitée par les princes russes avec leurs victoires. sur Tagai sur la rivière. Vide en 1365, sur Bulat-Temir sur le fleuve. Ivre en 1367 et une campagne sur la moyenne Volga en 1370.

Lorsqu'en 1371, Mamai donna l'étiquette du grand règne de Vladimir à Mikhaïl Alexandrovitch Tverskoy, Dmitri Ivanovitch déclara à l'ambassadeur Achikhozha : «  Je ne vais pas à l'étiquette, je ne laisserai pas le prince Mikhaïl régner au pays de Vladimir, mais pour vous, l'ambassadeur, la voie est libre", ce qui marqua un tournant dans les relations entre Moscou et la Horde. En 1372, Dmitry a obtenu la fin de l'aide lituanienne à la principauté de Tver (paix de Lyubutsky), en 1375, il a obtenu la reconnaissance de la condition de Tver " mais les Tatars ali iront contre nous sur vous, vous et moi nous opposerons à eux ; Si nous allons chez les Tatars, alors comme un avec nous, j'irai contre eux", Après quoi, au printemps 1376, l'armée russe, dirigée par D. M. Bobrok-Volynsky, envahit la moyenne Volga, prit la rançon de 5 000 roubles aux hommes de main de Mama et y emprisonna des douaniers russes.

En 1376, le Khan de la Horde Bleue Arapsha, qui se mit au service de Mamai depuis la rive gauche de la Volga, dévastait la principauté Novosilsky, évitant une bataille avec l'armée de Moscou qui avait dépassé l'Oka, en 1377 sur la rivière . Piana a vaincu l'armée Moscou-Suzdal, qui n'avait pas réussi à se préparer au combat, et a ravagé les principautés de Nijni Novgorod et de Riazan. En 1378, Mamai décide toujours d'un affrontement direct avec Dmitry, mais l'armée de Begich subit une défaite écrasante sur la rivière. Leader. La principauté de Riazan fut immédiatement à nouveau ruinée par Mamai, mais en 1378-1380 Mamai perdit ses positions sur la basse Volga au profit de Tokhtamysh.

L'équilibre et le déploiement des forces

armée russe

Le rassemblement des troupes russes était prévu pour le 15 août à Kolomna. De Moscou à Kolomna, le noyau de l'armée russe s'est déployé en trois parties sur trois routes. Séparément, ils ont marché dans la cour de Dmitry lui-même, séparément des régiments de son cousin Vladimir Andreevich Serpukhovsky et séparément des régiments des assistants des princes de Belozersk, Yaroslavl et Rostov.

Des représentants de presque tous les pays du nord-est de la Russie ont participé au rassemblement panrusse. En plus des hommes de main des princes, des troupes sont arrivées des grandes principautés de Souzdal, Tver et Smolensk. Déjà à Kolomna, une formation de combat primaire était formée : Dmitry dirigeait un grand régiment ; Vladimir Andreevich - régiment de droite; Gleb Bryanskiy a été nommé commandant du régiment de gauche ; le régiment de tête était composé de Koloments.

L'épisode avec la bénédiction de l'armée par Sergius, qui a acquis une grande renommée grâce à la vie de Sergius de Radonezh, n'est pas mentionné dans les premières sources sur la bataille de Koulikovo. Il existe également une version (VAKuchkin), selon laquelle l'histoire de Life sur la bénédiction de Sergius de Radonezh à Dmitry Donskoy pour combattre Mamai ne fait pas référence à la bataille de Kulikovo, mais à la bataille sur la rivière Vozha (1378) et est associé dans la « Légende du massacre de Mamay » et d'autres textes ultérieurs avec la bataille de Kulikovo plus tard, comme avec un événement plus important.

La raison formelle immédiate de l'affrontement à venir était le refus de Dmitry d'exiger de Mamai d'augmenter le tribut payé au montant payé sous Janibek. Mamai comptait s'allier avec le grand-duc de Lituanie Yagailo et Oleg Ryazansky contre Moscou, alors qu'il espérait que Dmitry n'oserait pas retirer ses troupes de l'autre côté de l'Oka, mais prendrait une position défensive sur sa rive nord, comme il l'avait fait en 1373 et 1379 ... Les forces alliées sur la rive sud de l'Oka étaient prévues pour le 14 septembre.

Cependant, Dmitry, réalisant le danger d'une telle union, a rapidement conduit l'armée le 26 août à l'embouchure de la Lopasnya, a effectué la traversée de l'Oka jusqu'aux limites de Riazan. Il convient de noter que Dmitry a conduit l'armée jusqu'au Don non pas le long de la route la plus courte, mais le long d'un arc à l'ouest des régions centrales de la principauté de Riazan, a ordonné qu'aucun cheveu ne tombe de la tête du citoyen de Riazan; dans 1382, lorsque Dmitry et Vladimir partent vers le nord pour rassembler des troupes contre Tokhtamysh, Oleg Ryazansky lui montrera les gués de l'Oka, et les princes de Souzdal se rangeront généralement du côté de la Horde. La décision de traverser l'Oka était inattendue non seulement pour Mamai. Dans les villes russes qui envoyaient leurs régiments à l'assemblée de Kolomna, la traversée de l'Oka, laissant la réserve stratégique de Moscou, était considérée comme un mouvement à mort certaine :

Sur le chemin du Don, dans le tract Berezui, les régiments des princes lituaniens Andrei et Dmitry Olgerdovich ont rejoint l'armée russe. Andrei était le gouverneur de Dmitry à Pskov, et Dmitry était à Pereyaslavl-Zalessky, cependant, selon certaines versions, ils ont également amené des troupes de leurs anciens domaines, qui faisaient partie du Grand-Duché de Lituanie - Polotsk, Starodub et Trubchevsk, respectivement . Au dernier moment, les Novgorodiens ont rejoint l'armée russe (à Novgorod en 1379-1380 le prince lituanien Yuri Narimantovich était le gouverneur). Le régiment de la main droite, formé à Kolomna dirigé par Vladimir Andreevich, a ensuite joué le rôle d'un régiment d'embuscade dans la bataille, et Andrei Olgerdovich a dirigé le régiment de la main droite dans la bataille. L'historien de l'art militaire Razin EA précise que l'armée russe à cette époque se composait de cinq régiments, considère cependant le régiment dirigé par Dmitry Olgerdovich non pas comme faisant partie du régiment de la main droite, mais comme le sixième régiment, une réserve privée à l'arrière d'un grand régiment.

Les chroniques russes citent les données suivantes sur la taille de l'armée russe: "Le récit de la chronique de la bataille de Kulikovo" - 100 000 soldats de la principauté de Moscou et 50 à 100 000 soldats des alliés, "La légende du massacre de Mamayev" , également écrit sur la base d'une source historique - 260 000. ou 303 000, le Nikon Chronicle - 400 000 (il existe des estimations du nombre d'unités individuelles de l'armée russe: 30 000 Belozerts, 7 000 ou 30 000 Novgorodiens, 7 000 ou 70 000 Lituaniens, 40 à 70 000 en embuscade). Cependant, il convient de garder à l'esprit que les chiffres donnés dans les sources médiévales sont généralement extrêmement exagérés. Des chercheurs ultérieurs (EARazin et autres), ayant calculé la population totale des terres russes, en tenant compte du principe de l'effectif des troupes et du temps de traversée de l'armée russe (le nombre de ponts et la période de traversée), arrêté à ce qui s'était rassemblé sous la bannière de Dmitry 50-60 mille soldats (cela concorde avec les données du "premier historien russe" VN Tatishchev environ 60 mille), dont seulement 20-25 mille sont les troupes de la principauté de Moscou elle-même . Des forces importantes sont venues des territoires contrôlés par le Grand-Duché de Lituanie, mais dans la période 1374-1380 sont devenus des alliés de Moscou (Bryansk, Smolensk, Drutsk, Dorogobuzh, Novosil, Tarusa, Obolensk, vraisemblablement Polotsk, Starodub, Trubchevsk).

L'armée de Mamai

La situation critique dans laquelle se trouvait Mamai après la bataille de la rivière Vozha et l'offensive de Tokhtamysh de l'autre côté de la Volga jusqu'à l'embouchure du Don, obligea Mamai à saisir toutes les opportunités pour rassembler un maximum de forces. Il y a une nouvelle intéressante que les conseillers de Mamai lui ont annoncée : « Votre horde s'est raréfiée, votre force s'est affaiblie ; mais tu as beaucoup de richesse, va engager les Génois, les Circassiens, les Yases et autres peuples". Les musulmans et les Burtases sont également nommés parmi les mercenaires. Selon une version, tout le centre de la formation de combat de la Horde sur le champ de Kulikovo était composé d'infanterie mercenaire génoise, la cavalerie était sur les flancs. Il y a des informations sur le nombre de Génois dans 4 000 personnes et que pour la participation à la campagne, Mamai les a payés avec une section de la côte de Crimée de Sudak à Balaklava.

Selon la Chronique de Moscou de la fin du XVe siècle, Mamai marchait.

Au XIVe siècle, les nombres des troupes de la Horde se trouvent dans 3 tumens (la bataille des Eaux Bleues en 1362, Mamai regarda depuis la colline le déroulement de la bataille de Kulikovo avec trois princes noirs), 4 tumens (campagne des troupes ouzbèkes en Galice en 1340), 5 tumens (défaite de Tver en 1328, bataille de Vozha en 1378). Mamai n'a régné que sur la moitié ouest de la Horde, à la bataille de Vozha et à la bataille de Koulikovo, il a perdu la quasi-totalité de son armée, et en 1385, pour une campagne contre Tabriz Tokhtamysh de tout le territoire de la Horde d'or, il a rassemblé une armée de 90 mille personnes. "La légende du massacre de Mamayev" nomme le chiffre de 800 000 personnes.

Bataille

Lieu de bataille

D'après les sources des chroniques, on sait que la bataille a eu lieu "sur le Don, l'embouchure de la Nepryadva". Le champ de Kulikovo était situé entre le Don et le Nepryadva, c'est-à-dire entre la rive droite du Don et la rive gauche du Nepryadva. À l'aide de méthodes paléogéographiques, les scientifiques ont établi qu'"à cette époque, il y avait une forêt continue sur la rive gauche du Nepryadva". Tenant compte du fait que la cavalerie est mentionnée dans les descriptions de la bataille, les scientifiques ont identifié une zone sans arbres près du confluent des rivières sur la rive droite de la Nepryadva (?), qui est délimitée d'une part par le Don, Nepryadva et Smolka rivières, et de l'autre par des ravins et des ravins, qui existaient probablement déjà à cette époque. L'expédition a estimé la taille de la zone de combat à "deux kilomètres avec une largeur maximale de huit cents mètres". En fonction de la taille de la zone localisée, le nombre hypothétique de troupes participant à la bataille a dû être ajusté. Un concept a été proposé pour la participation à la bataille de formations équestres de 5 à 10 000 cavaliers de chaque côté (un tel nombre, tout en conservant la capacité de manœuvre, pourrait être logé dans la zone spécifiée). Ainsi, l'un des tournants de l'histoire russe se réduisit à une escarmouche locale entre deux détachements de cavalerie.

Pendant longtemps, l'un des mystères était l'absence de sépulture des morts sur le champ de bataille. Au printemps 2006, une expédition archéologique a utilisé une nouvelle conception de géoradar, qui a révélé "six objets situés d'ouest en est avec un intervalle de 100 à 120 m". Selon les scientifiques, c'est le lieu de sépulture du défunt. Les scientifiques ont expliqué l'absence de restes osseux par le fait qu'« après la bataille, les corps des morts ont été enterrés à une faible profondeur », et « le chernozem a augmenté l'activité chimique et, sous l'influence des précipitations, détruit presque complètement les corps de les morts, y compris les ossements." Dans le même temps, la possibilité que des pointes de flèches et des fers de lance tombés se coincent dans les os, ainsi que la présence de croix pectorales dans les enterrés, qui, malgré toute "l'agressivité" du sol, ne pouvaient disparaître complètement sans laisser de trace, est complètement ignoré. Le personnel impliqué dans l'identification médico-légale de la personne a confirmé la présence de cendres, mais "n'a pas pu établir si les cendres dans les échantillons étaient des restes humains ou animaux". Étant donné que les objets mentionnés sont plusieurs tranchées peu profondes absolument rectilignes, parallèles les unes aux autres et jusqu'à 600 mètres de long, elles sont tout aussi susceptibles d'être des traces de toute mesure agrotechnique, par exemple, l'introduction de farine d'os dans le sol. Des exemples de batailles historiques avec des sépultures célèbres montrent la construction de fosses communes sous la forme d'une ou plusieurs fosses compactes.

Les historiens expliquent l'absence de découvertes importantes d'équipement militaire sur le champ de bataille par le fait qu'au Moyen Âge « ces choses étaient incroyablement chères », donc après la bataille, tous les objets ont été soigneusement collectés. Une explication similaire est apparue dans les publications de vulgarisation scientifique au milieu des années 1980, lorsque pendant plusieurs saisons de terrain, à partir du jubilé 1980, aucune découverte n'a été faite sur le site canonique, même indirectement liée à la grande bataille, et cela nécessitait de toute urgence une explication plausible. .

Au début des années 2000, le schéma de la bataille de Koulikovo, d'abord compilé et publié par Afremov au milieu du XIXe siècle, et ensuite errant de manuel en manuel pendant 150 ans sans aucune critique scientifique, était déjà radicalement redessiné. Au lieu d'une image aux proportions épiques avec un front de formation de 7 à 10 verstes, une clairière forestière relativement petite a été localisée, prise en sandwich entre les tournevis des ravins. Sa longueur était d'environ 2 kilomètres et sa largeur de plusieurs centaines de mètres. L'utilisation de détecteurs de métaux électroniques modernes pour une étude continue de cette zone a permis pour chaque saison de terrain de collecter des collections représentatives de centaines et de milliers de débris et fragments métalliques informes. A l'époque soviétique, des travaux agricoles étaient effectués sur ce champ ; le nitrate d'ammonium, qui détruit le métal, était utilisé comme engrais. Néanmoins, les expéditions archéologiques parviennent à faire des trouvailles d'intérêt historique : une douille, une base de lance, un anneau de cotte de mailles, un fragment de hache, des morceaux de manche ou un ourlet de cotte de mailles en laiton ; plaques de blindage (1 pièce, n'a pas d'analogues), qui ont été fixées sur la base d'un bracelet en cuir.

Se préparer au combat

Dans la soirée du 7 septembre, les troupes russes étaient alignées en formations de combat. Le grand régiment et toute la cour du prince de Moscou se trouvaient au centre. Ils étaient commandés par l'okolnitchny de Moscou Timofey Velyaminov. Sur les flancs se trouvaient le régiment de la main droite sous le commandement du prince lituanien Andrei Olgerdovich et le régiment de la main gauche des princes Vasily Yaroslavsky et Theodore Molozhsky. En avant, devant le grand régiment, se trouvait le régiment de la garde des princes Siméon Obolensky et Jean de Taruse. Un régiment d'embuscade dirigé par Vladimir Andreevich et Dmitry Mikhailovich Bobrok-Volynsky a été placé dans la chênaie en amont du Don. On pense que le régiment d'embuscade était stationné dans la chênaie à côté du régiment de gauche, cependant, dans "Zadonshchina", il est dit du coup du régiment d'embuscade de la main droite. La division en régiments par type de service est inconnue.

Dans la soirée et la nuit du 7 septembre, Dmitry Ivanovich a fait le tour des troupes, faisant une revue. Puis, dans la soirée, les unités avancées tatares, repoussant les éclaireurs russes de Semyon Malik, virent les troupes russes alignées. Dans la nuit du 8 septembre, Dmitry et Bobrok sont partis en reconnaissance et ont examiné à distance les positions tatares et les leurs.

Bannière russe

"La légende du massacre de Mamaev" témoigne que les troupes russes sont entrées au combat sous une bannière noire à l'effigie de Jésus-Christ. Il existe également une opinion selon laquelle, étant donné que le texte original de la légende n'a pas survécu, mais a survécu à ce jour dans les listes, une erreur aurait pu se produire lors de la réécriture et la couleur de la bannière était rouge. C'est-à-dire que le texte original de la légende pourrait contenir les mots suivants :

• noir - cramoisi, rouge foncé, rouge terne ( Les eaux de Chermny, comme le sang)
• coeurs / coeurs - rouge, écarlate, rouge vif
• écarlate - cramoisi, cramoisi, cramoisi brillant

Progression de la bataille

Le matin du 8 septembre était brumeux. Jusqu'à 11 heures, jusqu'à ce que le brouillard se dissipe, les troupes se tiennent prêtes au combat, maintenues en contact ("rappelées") au son des trompettes. Le prince fit à nouveau le tour des étagères, changeant souvent de chevaux.

A 12 heures, les Mongols sont également apparus sur le terrain de Kulikovo. La bataille a commencé par plusieurs petites escarmouches des détachements avancés, après quoi le célèbre duel du Tatar Chelubei (ou Telebei) avec le moine Alexander Peresvet a eu lieu. Les deux combattants sont tombés morts, mais la victoire est restée avec Peresvet, que le cheval a pu emmener aux troupes russes, tandis que Chelubey a été renversé de la selle (peut-être cet épisode, décrit uniquement dans le "Conte du massacre de Mamayev", est une légende). Cela a été suivi d'une bataille du régiment de la garde avec l'avant-garde tatare, dirigée par le chef militaire Telyak (dans un certain nombre de sources - Tulyak). Dmitry Donskoï était d'abord dans un régiment de garde, puis a rejoint les rangs d'un grand régiment, échangeant des vêtements et un cheval avec le boyard de Moscou Mikhail Andreevich Brenk, qui a ensuite combattu et est mort sous la bannière du grand-duc.

« La force du lévrier tatar est grande, avec Sholomyani qui arrive et ce paky, qui n'agit pas, stasha, car il n'y a aucun endroit où ils se sépareront ; et tacos stasha, pions copie, mur contre mur, chacun d'eux sur les éclaboussures de leur propriété avant, l'étole avant, et le moût arrière. Et le prince est grand aussi, avec sa grande force russe, et un autre Sholomyani ira contre eux. » Le combat au centre a été prolongé et long. Les chroniqueurs ont fait remarquer que les chevaux ne pouvaient plus marcher sur les cadavres, car il n'y avait pas d'endroit propre. "La pechaa des Russes est une grande armée, comme les arbres sont cassés et comme le foin est coupé, je suis allongé là, et vous verrez terriblement vert...". Au centre et sur le flanc gauche, les Russes étaient sur le point de percer leurs formations de combat, mais une contre-attaque privée a aidé, lorsque "Gleb Bryansky avec les régiments de Vladimir et de Suzdal a marché sur les cadavres des morts". "Dans le pays de droite, le prince Andrei Olgerdovich n'a attaqué aucun Tatar et en a battu beaucoup, mais il n'a pas osé conduire au loin, voyant le grand régiment immobile et comme si toute la force tatare était au milieu et gisait là. , je veux le déchirer." Les Tatars ont porté le coup principal au régiment russe de leur main gauche, il n'a pas pu résister, s'est détaché du grand régiment et a couru vers Nepryadva, les Tatars l'ont poursuivi, une menace a surgi à l'arrière du grand régiment russe, le Russe l'armée a été repoussée vers la rivière, les formations de combat russes ont finalement été mélangées. Ce n'est que sur le flanc droit que les attaques mongoles ont échoué. là, les guerriers mongols devaient gravir une colline escarpée.

Vladimir Andreevich, qui commandait le régiment d'embuscade, a proposé de frapper plus tôt, mais le gouverneur Bobrok l'a retenu, et lorsque les Tatars ont percé la rivière et encadré l'arrière du régiment d'embuscade, il a ordonné de se joindre à la bataille. L'attaque de la cavalerie par l'arrière sur les principales forces des Mongols fut décisive. La cavalerie mongole fut chassée dans la rivière et y fut tuée. Dans le même temps, les régiments d'Andrey et de Dmitry Olgerdovich sont passés à l'offensive. Les Tatars se sont mélangés et se sont enfuis.

Le cours de la bataille s'est inversé. Mamai, observant de loin le déroulement de la bataille et voyant la défaite, s'enfuit avec de petites forces dès que le régiment d'embuscade des Russes entra dans la bataille. Il n'y avait personne pour regrouper les forces tatares, continuer la bataille, ou au moins couvrir la retraite. Par conséquent, toute l'armée tatare a fui.

Le régiment d'embuscade a poursuivi les Tatars jusqu'à la rivière Krasivaya Swords à 50 milles, « battant » leur « nombre incalculable ». De retour de la poursuite, Vladimir Andreevich a commencé à rassembler une armée. Le grand-duc lui-même a été blessé et a fait tomber son cheval, mais a pu se rendre dans la forêt, où il a été retrouvé inconscient après la bataille sous un bouleau abattu.

Pertes

Les chroniqueurs exagèrent fortement le nombre de morts de la Horde, les portant à 800 mille (ce qui correspond à l'estimation de toute l'armée de Mamai) et même jusqu'à 1,5 million de personnes. "Zadonshchina" parle du vol de Mamai lui-même-neuf vers la Crimée, c'est-à-dire de la mort de 8/9 de toute l'armée dans la bataille.

À la vue de la frappe du régiment d'embuscade, les gens de la Horde sont crédités de l'expression "les jeunes se sont battus avec nous, mais le doble (le meilleur, les anciens) a survécu". Immédiatement après la bataille, la tâche était de compter « combien de gouverneurs nous avons et combien de jeunes (militaires) ». Le boyard de Moscou Mikhail Aleksandrovich a fait un triste rapport sur la mort d'environ 500 boyards (40 Moscou, 40-50 Serpoukhov, 20 Kolomna, 20 Pereyaslavl, 25 Kostroma, 35 Vladimir, 50 Suzdal, 50 Nijni Novgorod, 40 Mourom, 30-34 Rostov , 20-23 Dmitrovsky, 60-70 Mozhaisky, 30-60 Zvenigorodsky, 15 Uglitsky, 20 Galitsky, 13-30 Novgorod, 30 Lituanien, 70 Riazan), « et il n'y a pas de compte pour les jeunes (guerriers juniors) ; mais nous savons seulement que les 253 mille escadrons ont péri dans notre pays, et il nous reste 50 (40) mille escadrons ». Plusieurs dizaines de princes périrent également. Parmi les morts, Semyon Mikhailovich et Dmitry Monastyrev sont mentionnés, dont la mort est également connue, respectivement, lors de la bataille sur la rivière. Ivre en 1377 et la bataille sur la rivière. Voje en 1378.

Après la bataille

Lorsque les chariots dans lesquels ils emmenaient de nombreux soldats blessés étaient à la traîne de l'armée principale, les Lituaniens du prince Yagailo achevèrent les blessés sans défense, et certains habitants de Riazan, en l'absence de leur prince, ont volé les chariots retournant à Moscou par la terre de Riazan. .

En 1381, Oleg Ryazansky s'est reconnu comme un « frère cadet » et a conclu un traité anti-Horde avec Dmitry, similaire au traité Moscou-Tver de 1375, et a promis de restituer les prisonniers capturés après la bataille de Koulikovo.

Conséquences

À la suite de la défaite des principales forces de la Horde, sa domination militaire et politique a été sérieusement touchée. Un autre adversaire de politique étrangère du Grand-Duché de Moscou, le Grand-Duché de Lituanie, est entré dans une période de crise prolongée. "La victoire au champ de Kulikovo a assuré à Moscou l'importance de l'organisateur et du centre idéologique de la réunification des terres slaves orientales, montrant que la voie vers leur unité politique et étatique était le seul moyen de se libérer de la domination étrangère."

Pour la Horde elle-même, la défaite de l'armée de Mamayev a contribué à sa consolidation « sous le règne d'un seul souverain, Khan Tokhtamysh ». Mamai a rassemblé à la hâte le reste de ses forces en Crimée, avec l'intention de retourner en Russie en exil, mais a été vaincu par Tokhtamysh. Après la bataille de Koulikovo, la Horde a fait de nombreux raids (la Horde de Crimée et sous Ivan le Terrible ont brûlé Moscou en 1571), mais n'a pas osé combattre les Russes en rase campagne. En particulier, Moscou a été incendiée par la Horde deux ans après la bataille et a été contrainte de reprendre le paiement du tribut.

Mémoire

Les morts ont été enterrés du 9 au 16 septembre ; une église fut érigée sur la fosse commune, qui avait depuis longtemps cessé d'exister. L'Église a légalisé la commémoration des personnes tuées dans Dmitriev parental samedi, "Pendant que la Russie est debout."

Le peuple se réjouit de la victoire et appela Dmitry Donskoï et Vladimir Donskoï ou Courageux(selon une autre version, le grand prince moscovite Dmitry Ivanovich a reçu le titre honorifique Donskoï seulement sous Ivan le Terrible).

En 1850, à l'endroit qui était considéré comme le champ Kulikovo, à l'initiative du premier chercheur de la grande bataille, le procureur général du Saint-Synode S.D. Bryullov. En 1880, elle fut solennellement célébrée sur le domaine même, près du village. Monastères, le jour du 500e anniversaire de la bataille.

L'Église orthodoxe russe célèbre l'anniversaire de la bataille de Koulikovo le 21 septembre, car le 21 septembre, selon le calendrier civil grégorien actuel, correspond au 8 septembre selon le calendrier julien utilisé par le ROC.

Au XIVe siècle, le calendrier grégorien n'a pas encore été introduit (il est apparu en 1584), par conséquent, les événements antérieurs à 1584 ne sont pas traduits dans le nouveau style. Cependant, l'Église orthodoxe russe célèbre l'anniversaire de la bataille le 21 septembre, car ce jour-là est célébrée la Nativité de la Très Sainte Théotokos - selon l'ancien style, c'est le 8 septembre (le jour de la bataille au XIV siècle selon le calendrier julien).

Dans la fiction

• « Zadonchtchina ».
• Mikhaïl Rapov. L'aube sur la Russie. Roman historique. - M. : AST, Astrel, 2002.-- 608 p. - (Généraux russes). - 6000 exemplaires. - ISBN 5-17-014780-5
• Sergueï Borodine. Dmitri Donskoï. Roman historique (1940).
• Dmitri Balachov."Sainte Russie". Volume 1: " Prologue de la steppe».

Dans la culture populaire

• À l'occasion du sixième anniversaire de la bataille de Koulikovo (1980), un dessin animé dessiné à la main "Nepryadva Swans" est sorti en URSS, qui raconte les événements de cette époque.

• La bataille de Kulikovo est dédiée à la vidéo publicitaire "Dmitry Donskoy" de la série World History, Bank Imperial.

• La chanson de cour russe "Prince de Moscou" (probablement des années 60 du XXe siècle, contient des éléments de vocabulaire obscène) est une caricature grossière de la description canonique ("école") du déroulement de la bataille de Koulikovo.

Sources de

Des informations sur la bataille de Koulikovo sont contenues dans quatre principales sources écrites russes anciennes. Il s'agit de "La brève chronique de la bataille de Koulikovo", "La longue chronique de la bataille de Koulikovo", "Zadonshchina" et "La légende du massacre de Mamayev". Les deux derniers contiennent un nombre important de détails littéraires d'une fiabilité douteuse. Des informations sur la bataille de Koulikovo sont également contenues dans d'autres chroniques couvrant cette période, ainsi que dans des chroniques d'Europe occidentale, ajoutant des informations supplémentaires intéressantes sur le déroulement de la bataille, inconnues de sources russes.

En outre, une courte histoire sur la bataille de Koulikovo d'origine secondaire contient « La Parole sur la vie et le repos du grand-duc Dmitri Ivanovitch », et la « Vie de Serge de Radonezh » contient une histoire sur la réunion avant la bataille de Dmitry Donskoy avec Sergius de Radonezh et à propos de leur envoi à la bataille de Peresvet et Oslyab ...

De brèves mentions de la bataille de Koulikovo ont également été conservées par les chroniqueurs de l'Ordre, contemporains de l'événement : Johann Posilge, son successeur Johann Lindenblatt et Dietmar Lubeck, l'auteur des « Annales de Torun ». Voici des extraits de leurs écrits :

Johann Poschilge, un fonctionnaire de Pomezanie qui vivait à Riesenburg, a également écrit sa chronique en latin des années 60 et 70 du XIVe siècle jusqu'en 1406. Puis son successeur jusqu'en 1419, Johann Lindenblatt, le traduisit en haut allemand :

Dietmar Lubeck, moine franciscain du monastère de Torun, rapporta sa chronique en latin à 1395. Puis son successeur jusqu'en 1400 le traduisit en bas allemand :

Leurs informations sur la bataille de Koulikovo remontent, évidemment, à un message apporté de Russie par des marchands hanséatiques lors d'un congrès à Lübeck en 1381. Il a été conservé sous une forme très déformée dans les travaux de l'historien allemand de la fin du XVe siècle, le doyen du chapitre spirituel de la ville de Hambourg, Albert Kranz, "Vandalia":

« A cette époque, la plus grande bataille dans la mémoire des gens a eu lieu entre les Russes et les Tatars, dans une zone appelée Flavasser. Selon la coutume des deux peuples, ils se sont battus, ne se dressant pas l'un contre l'autre avec une grande armée, mais courant pour se lancer des lances et se tuer, puis retourner à nouveau dans leurs rangs. On dit que deux cent mille personnes sont mortes dans cette bataille. Les Russes victorieux se sont emparés d'un butin considérable sous forme de troupeaux de bétail, car les Tatars ne possèdent presque rien d'autre. Mais les Russes ne se réjouirent pas longtemps de cette victoire, car les Tatars, ayant appelé les Lithuaniens parmi leurs alliés, se précipitèrent après les Russes, qui revenaient déjà, et le butin qu'ils avaient perdu fut emporté et beaucoup de Russes , ayant renversé, tué. C'était en 1381 après JC. A cette époque, à Lübeck, il y avait un congrès de toutes les villes de l'union appelé la Hanse. »

Les informations sur la bataille de Koulikovo sont bien conservées dans deux sources bulgares : la collection des chroniques volga-bulgares de Bakhshi Iman "Djagfar Tarihi" ("Histoire de Jagfar", 1681-1683) et la collection des chroniques Karachai-Balkar de Daesh Karachai al-Bulgari et Yusuf al-Bulgari "Nariman tarikhi" ("Histoire de Nariman", 1391-1787). Dans "Jagfar Tarikhi", la bataille sur le champ de Kulikovo de 1380 s'appelle "Mamai Sugeshe" (cela peut être traduit par "la bataille de Mamaev" et par "la guerre de Mamaev"), et dans la collection "Nariman Tarikhi" il y a aussi "Sasnak Sugeshe" ("bataille de Sasnak"). « Sasnak » en bulgare signifie « bécasseau des marais », ce qui coïncide avec la « bataille de Koulikovo » en russe.

Selon l'historien F.G.-Kh. Nourutdinov, les chroniqueurs russes définissent à tort le champ de Kulikovo comme le site d'une bataille près de la rivière Nepryadva moderne. Pendant ce temps, selon "Nariman Tarihi", la partie principale du champ de Kulikov était située entre les rivières Sasnak ("Kulik") - la rivière Sosna moderne, et Kyzyl Micha ("Belle Dubnyak, ou Chêne") - les rivières modernes Belle Mecha ou Nizhniy Dubyak. Et seule la périphérie de "Sasnak Kyry" (c'est-à-dire le champ de Kulikov) dépassait un peu ces rivières. Ainsi, dans "Nariman tarihi", il est dit :

L'histoire la plus détaillée de la bataille, qui coïncide avec les textes de sources russes, se trouve dans la chronique de Mohamedyar Bu-Yurgan "Bu-Yurgan kitaby" ("Livre de Bu-Yurgan", 1551), qui a été incluse dans le annales de Bakhshi Iman "Jagfar tarikhi" (1680-1683 ans).

Histoire de l'étude

Les principales sources d'information sur la bataille sont trois ouvrages : "La Chronique du récit de la bataille du Don", "Zadonshchina" et "La légende de la bataille de Mamaev". Les deux derniers contiennent un nombre important de détails littéraires d'une fiabilité douteuse. Des informations sur la bataille de Koulikovo sont également contenues dans d'autres chroniques couvrant cette période, ainsi que dans des chroniques d'Europe occidentale, ajoutant des informations supplémentaires intéressantes sur le déroulement de la bataille, inconnues de sources russes.

Le document de chronique le plus complet décrivant les événements de septembre 1380 est la « Légende du massacre de Mamay », connue par plus d'une centaine de listes survivantes. C'est le seul document qui parle de la taille des troupes de Mamai (bien qu'incroyablement importantes).

Le premier explorateur du champ Kulikov était Stepan Dmitrievich Nechaev (1792-1860). La collection de trouvailles faites par lui a constitué la base du musée de la bataille de Koulikovo.

Évaluation historique

L'évaluation historique de l'importance de la bataille de Koulikovo est ambiguë. En général, on peut distinguer les principaux points de vue suivants :

• Du point de vue traditionnel, la bataille de Koulikovo est le premier pas vers la libération des terres russes de la dépendance de la Horde.
• Les tenants de l'approche orthodoxe, suivant les principales sources sur l'histoire de la bataille de Koulikovo, voient dans la bataille l'opposition de la Russie chrétienne aux gentils des steppes.
• L'historien russe S.M. Soloviev pensait que la bataille de Koulikovo, qui arrêta une autre invasion venue d'Asie, avait la même signification pour l'Europe de l'Est que la bataille des champs catalans en 451 et la bataille de Poitiers en 732 pour l'Europe occidentale.
• Les partisans d'une approche critique croient que la signification réelle de la bataille de Koulikovo a été grandement exagérée par les derniers scribes de Moscou et considèrent la bataille comme un conflit interne à la Horde (un affrontement entre un vassal et un usurpateur illégal), sans lien direct avec la lutte. pour l'indépendance.
• L'approche eurasienne des partisans de L. N. Gumilyov voit en Mamai (dans l'armée de laquelle les Génois de Crimée ont combattu) un représentant des intérêts commerciaux et politiques d'une Europe hostile ; Les troupes moscovites, quant à elles, ont défendu objectivement le dirigeant légitime de la Horde d'Or, Tokhtamych.